Le présent rapport est le premier du genre, rédigé du point de vue des universitaires et des praticiens des Premières Nations, des Inuit et des Métis. Les messages clés du rapport constituent un point de départ important pour la poursuite du dialogue et de l’action. Cependant, ils ne rendent pas pleinement justice à l’incroyable quantité de travail réalisé par les Premières Nations, les Inuit et les Métis. Au cours de l’élaboration du rapport, l’équipe d’auteurs a souligné à plusieurs reprises l’importance de faire de la place pour des travaux futurs dans des domaines clés de recherche, d’exploration et de discussion menés par des détenteurs de droits et de titres au sein des collectivités autochtones. Les futurs travaux climatiques menés par les Autochtones nécessiteront un soutien et des investissements dans la recherche, le développement, les nouvelles technologies, les approches novatrices et l’esprit d’entreprise. Cela pourrait comprendre ce qui suit :
- meilleure prise en compte du genre, en particulier des connaissances, des perspectives et des expériences des femmes autochtones, des personnes non binaires et des personnes 2ELGBTQQA+ dans la recherche, les évaluations et les actions relatives aux changements climatiques, y compris dans les projets menés par les gouvernements autochtones;
- soutien aux gouvernements et aux organisations des Premières Nations, des Inuit et des Métis pour qu’ils mènent leurs propres évaluations et stratégies en matière de changements climatiques et élaborent leur propre base de données afin de pouvoir prendre des décisions éclairées par les changements climatiques; cela inclut le respect de la souveraineté des données autochtones conformément à leurs politiques et protocoles respectifs;
- engagement à promouvoir les visions du monde autochtones qui respectent toutes les relations des peuples autochtones dans tous les aspects de la recherche sur les changements climatiques; cela inclut un travail supplémentaire sur les relations de collaboration qui englobent de multiples visions du monde et donnent la priorité à « toutes les relations »;
- analyse menée par les Autochtones sur les concepts et discussions émergents dans le discours sur les changements climatiques, tels que la carboneutralité, les approches fondées sur la nature et les crédits de carbone, afin de positionner les gouvernements et les organisations des Premières Nations, des Inuit et des Métis en tant que leaders, et d’éviter une mauvaise interprétation des systèmes de connaissance autochtones;
- recherche menée par les Autochtones sur l’élaboration et l’exploration de nouveaux modèles de financement directement accessibles aux Premières Nations, aux Inuit et aux Métis à tous les niveaux pour développer et diriger la recherche menée par les Autochtones;
- élaboration, par les Premières Nations, les Inuit et les Métis, de théories sur la nécessité d’un accès à des terres, à des eaux et à des glaces saines, en particulier pour les jeunes; il faut expliquer en quoi c’est essentiel pour la santé et le bien-être fondamentaux;
- exploration des étapes nécessaires pour décoloniser la recherche, les évaluations et les actions climatiques, afin de laisser aux Premières Nations, aux Inuit et aux Métis la possibilité de faire progresser leur propre gouvernance et politique climatiques;
- recherches supplémentaires sur les liens entre le droit autochtone, la gouvernance et les changements climatiques;
- recherche sur les liens entre les langues autochtones et les changements climatiques, dans le but de renforcer les liens entre l’intendance et la prise en charge des Autochtones, la biodiversité, les connaissances autochtones et la conservation des langues;
- soutien à un financement continu, durable et équitable des programmes de formation sur le terrain à l’échelle locale et régionale, en reconnaissant que les chasseurs et les cueilleurs sont essentiels pour accroître la sécurité alimentaire, transmettre les connaissances traditionnelles, surveiller et évaluer l’environnement, et améliorer la santé et le bien-être des collectivités (et en formant les chasseurs et les cueilleurs de demain);
- recherche menée par les Autochtones sur les liens entre les changements climatiques, la santé et le bien-être aux niveaux local, régional, national et international, y compris l’examen critique de concepts tels que la santé planétaire et « Une seule santé » (qui reconnaît le lien entre la santé des personnes, des animaux et de l’environnement);
- exemples de partenariats efficaces entre les gouvernements et les organisations des Premières Nations, des Inuit et des Métis et des organisations alliées (p. ex., universitaires, organisations non gouvernementales de protection de l’environnement, acteurs de la gouvernance et autres parties prenantes), afin de faire progresser les actions climatiques menées par les populations autochtones.