Section 1.0

Avant-propos

Citation recommandée

Reed, G., Fox, S., Littlechild, D., McGregor, D., Lewis, D., Popp, J., Wray, K., Kassi, N., Ruben, R., Morales, S. et Lonsdale, S. (2024). Assurer notre avenir : rapport sur la résilience autochtone. Ottawa (Ontario).

Déclarations de position des auteurs

Danika Billie Littlechild est une Crie de la Nation crie d’Ermineskin, Neyaskweyahk, Maskwacis (Alberta), sur le territoire du Traité n° 6. Elle est professeure adjointe à l’Université Carleton, cotitulaire de la Chaire UNESCO sur la collaboration pour la protection de la biodiversité, la santé et le bien-être des populations autochtones et cochercheuse principale du projet Ărramăt.

Deborah McGregor est Anishinaabe de la Première Nation de Whitefish River et professeure agrégée à l’Université York. L’œuvre de sa vie est de faciliter le « bien vivre avec la Terre » pour toutes les formes de vie et les générations futures.

Diana Lewis est une Mi’kmaq de la Première Nation Sipekne’katik, en Nouvelle-Écosse. Elle est titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la gouvernance autochtone en matière de santé environnementale. Elle est également professeure adjointe à l’Université de Guelph.

Graeme Reed est conseiller stratégique à l’Assemblée des Premières Nations et titulaire d’un doctorat de l’Université de Guelph. Il est Anishinaabe des Grands Lacs (territoire non cédé de Wiikwemkoong) d’ascendance mixte d’Angleterre, d’Écosse et d’Allemagne.

Jesse N. Popp (Zoongide’e Mukwa Kwe, Mukwa ndoodem – Femme brave Ourse noire, Clan de l’ours) est Anishinaabe du territoire non cédé de Wiikwemkoong, d’ascendance européenne mixte. Jesse est titulaire de la Chaire de recherche du Canada en science environnementale autochtone à l’Université de Guelph.

Kristine Wray est métisse et membre de la Nation métisse de l’Alberta. Elle est d’ascendance mixte danoise, anglaise et irlandaise. Elle est boursière du Réseau canadien des montagnes dans le domaine des connaissances autochtones et de la décolonisation de la science à l’Université de l’Alberta. Ses recherches portent sur la gestion partagée des principales ressources de subsistance (p. ex., le caribou et le poisson) et plus particulièrement sur le rôle du pouvoir et de la connaissance dans la gouvernance des ressources.

Norma Kassi a été élevée et éduquée à Old Crow, la collectivité la plus septentrionale du Yukon. Elle est citoyenne de la Première Nation Vuntut Gwich’in (peuple des lacs) et membre du Clan du loup. En plus de son rôle de professeure adjointe à la Faculté des sciences de l’Université McGill, elle dirige des camps d’apprentissage sur le terrain avec des jeunes de tout l’Arctique canadien, en collaboration avec l’Initiative de leadership autochtone, le Réseau canadien des montagnes et le Prix Inspiration Arctique.

Raymond Ruben est récolteur inuvialuit, maire de Paulatuk et représentant inuvialuit au sein du Comité d’étude des répercussions environnementales. Il est également coprésident du groupe de travail sur l’énergie de Paulatuk, co-vice-président de l’Association des collectivitécollectivités des Territoires du Nord-Ouest, représentant du comité des chasseurs et des trappeurs de l’aire marine protégée d’Anguniaqvia niqiqyuam et membre du conseil d’administration du parc national de Tuktut Nogait.

Sarah Morales (Su-taxwiye) est Salish de la côte et membre des tribus Cowichan. Elle est professeure agrégée à la Faculté de droit de l’Université de Victoria.

Shari Fox est issue d’une famille d’ascendance européenne, originaire de l’Ontario. Elle est directrice des programmes nordiques au Geomatics and Cartographic Research Centre (GCRC) de l’Université Carleton. Elle est également cofondatrice de l’Ittaq Heritage and Research Centre, à Kangiqtugaapik (Clyde River), au Nunavut.

Steven Lonsdale est un Inuk, né et élevé à Iqaluit, au Nunavut, et fils de May Akulukjuk. Steven travaille en tant que conseiller au sein du service de la faune et de la flore marines de la Qikiqtani Inuit Association. Il se décrit comme un éternel étudiant de l’Inuit Qaujimajatuqangit et s’efforce de promouvoir l’utilisation des connaissances traditionnelles dans la recherche, l’élaboration de politiques et les activités organisationnelles. En tant qu’écrivain passionné, Steven aime combiner les histoires orales inuites avec des expériences vécues pour mettre en valeur la culture inuite.

Remerciements

Nous remercions les nombreuses personnes qui ont contribué à ce rapport au fil du temps et de diverses manières. Nous vous remercions tous sincèrement de votre contribution à notre processus.

 

Réviseurs

Anne Kendrick

Brenda Gunn

Jamie Snook

Max Liboiron

Priscilla Settee

Suzy Basile

 

Personnel d’appui

Barb Bonspille, Assemblée des Premières Nations

Lili Miller, Assemblée des Premières Nations

 

Maquettes, illustrations et conception

Hetxw’ms Gyetxw (Brett D. Huson)

Jessica Winters

Nooks Lindell

Siku Rojas

 

Une note sur la conception

La création des œuvres d’art, des illustrations et de la conception a été dirigée par une équipe d’artistes et de concepteurs autochtones qui ont veillé à ce que la conception générale soit ancrée dans le territoire. Ils ont veillé à ce que le travail ne se concentre pas sur des références culturelles particulières ou des icônes stéréotypées qui pourraient exclure une nation, un groupe ou une personne. Les œuvres d’art représentent divers sujets, des baies aux oiseaux en passant par les paysages. Les couleurs et les lignes de l’œuvre donnent vie aux relations complexes et diverses entre les peuples et la terre, soulignant l’importance de l’avenir.

 

Autres contributeurs

Caitlyn Baikie

Daniel Taukie

Janice Grey

Jessica Wakefield

Katherine Minich

Lori Tagoona

Michelle Porter

Messages clés

Le présent rapport s’articule autour de cinq messages clés. Même si l’interprétation de chaque message peut légèrement varier d’une terre à l’autre en fonction de nos origines et de notre histoire, ces messages ont été déterminés et élaborés en collaboration afin de trouver des points communs entre nos expériences. Ces messages sont essentiels pour transmettre nos connaissances et nos appels à une action urgente contre les changements climatiques. Ils sont étayés par des exemples et des témoignages soulignant des initiatives d’adaptation aux changements climatiques menées par des Autochtones.

Les peuples autochtones possèdent des atouts uniques pour répondre aux changements environnementaux et climatiques

Les Premières Nations, les Inuit et les Métis ont réagi aux impacts des changements environnementaux et climatiques auparavant, y réagissent activement aujourd’hui et continueront de le faire à l’avenir. Nos collectivités disposent d’atouts uniques pour faire face à la crise climatique, même si elles sont confrontées à des répercussions disproportionnées des changements climatiques et à des défis liés à l’héritage persistant de la colonisation.

Les changements climatiques sont l’une des nombreuses crises auxquelles sont confrontés les Premières Nations, les Inuit et les Métis

Les changements climatiques entraînent de graves perturbations non seulement pour l’environnement et l’économie, mais aussi pour la culture, la langue, le transfert de connaissances, les cérémonies, l’identité, la santé et le bien-être. Ces répercussions sont interdépendantes et recoupent d’autres crises auxquelles sont confrontés les Premières Nations, les Inuit et les Métis.

Les systèmes de savoirs autochtones et leurs expériences vécues constituent des éléments essentiels pour lutter contre les changements climatiques

Pour lutter contre les impacts des changements climatiques de manière efficace, il est essentiel de s’appuyer sur les systèmes de savoirs autochtones, leurs observations et leurs diverses expériences vécues, en portant une attention particulière aux personnes de diverses identités de genre, aux femmes et aux jeunes, dans tous les aspects de la recherche, des stratégies et des processus de prise de décisions liées aux changements climatiques. Les Premières Nations, les Inuit et les Métis s’appuient sur des indicateurs et des méthodes uniques et diverses pour observer, suivre et évaluer les changements.

Le lien entre l’alimentation, l’eau et l’énergie est au cœur du leadership climatique des Premières Nations, des Inuit et des Métis

La souveraineté alimentaire est au cœur des cultures des Premières Nations, des Inuit et des Métis. La souveraineté en matière d’alimentation, d’eau et d’énergie est une priorité essentielle pour les Premières Nations, les Inuit et les Métis. Dans chaque contexte, la réaffirmation de l’autorité et de la prise de décisions permet une redistribution des pouvoirs en faveur des Premières Nations, des Inuit et des Métis. La revitalisation d’économies autochtones significatives fondées sur des relations avec la terre, l’eau et la glace est essentielle à cette redistribution et à l’action climatique menée par les Autochtones.

L’autodétermination est essentielle à l’action climatique dirigée par les Autochtones

L’autodétermination et la gouvernance sont des droits et des aspirations clés pour les Premières Nations, les Inuit et les Métis face aux changements climatiques. Nous devons reconnaître la manière dont les impacts des changements climatiques influent sur notre capacité à déterminer notre propre avenir, à nous gouverner nous-mêmes et à adapter nos structures de gouvernance aux impacts des changements climatiques et nous devons prendre des mesures à cet égard.

 

Avant-propos

Alors que les peuples autochtones expriment invariablement et de manière urgente depuis des dizaines d’années leurs inquiétudes quant aux impacts irréversibles des changements climatiques, nos perspectives et notre expertise ont souvent été limitées par les cadres non autochtones des politiques et de la recherche en matière de changements climatiques.

L’ouvrage Assurer notre avenir : rapport sur la résilience autochtone est le premier rapport indépendant traitant des impacts des changements climatiques, des expériences et des approches en matière de changements climatiques du point de vue des Premières Nations, des Inuit et des Métis sur le territoire qu’on appelle actuellement le Canada. Ce rapport reconnaît les systèmes de savoirs et les perspectives distincts des peuples autochtones, ainsi que l’importance de l’autodétermination dans la compréhension et la lutte contre les changements climatiques. Ces connaissances et ces perspectives sont crédibles et valables en elles-mêmes, sans qu’il soit nécessaire de les intégrer dans d’autres processus ou cadres.

Les messages clés de ce rapport se veulent de portée suffisamment vaste pour faire écho aux différentes terres ancestrales, selon les contextes et les histoires distinctes des Premières Nations, des Inuit et des Métis. Ils s’appuient sur un ensemble de principes communs plutôt que de tenter de représenter tous les peuples autochtones et toutes les régions du Canada. Ce rapport vise à offrir un large éventail d’exemples tirés de la recherche existante, d’expériences communautaires, de récits et d’études de cas, afin de favoriser l’inspiration et les dialogues continus pour l’avenir. Nous nous sommes efforcés, dans la mesure du possible, de faire référence à des peuples autochtones particuliers et aux collectivités qui leur sont associées.

Comme nous l’ont dit les Aînés et les dirigeants autochtones, il est essentiel de lire ce rapport avec un sentiment d’urgence. Les impacts des changements climatiques s’accélèrent alors que nous nous approchons d’un point de basculement écologique et relationnel (Whyte, 2019). Cependant, nous pouvons éviter les impacts climatiques les plus graves si nous prenons le temps d’écouter la sagesse des Premières Nations, des Inuit et des Métis. Nous exhortons les décideurs politiques, les universitaires et les chefs d’entreprise à tous les niveaux (local, territorial, national et mondial) à agir dès maintenant pour donner suite aux messages et aux idées clés présentés dans ce rapport.

Nous vous invitons à vous joindre à nous sur cette voie : une réponse urgente à ces messages est vitale pour notre avenir.

Iceberg monochrome à dôme bleu. Des ondulations gris clair s'étendent à partir de la ligne de flottaison.

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