Comprendre et évaluer les impacts
Saint John, qui compte un peu moins de 71 000 habitants, se trouve sur la baie de Fundy, dans la vallée de Kennebecasis, à l’embouchure de la rivière Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick. En raison de sa situation géographique et de sa topographie, Saint John est particulièrement sensible aux répercussions des changements climatiques, tels que l’élévation du niveau de la mer et les inondations fluviales. La combinaison des marées hautes et des ondes de tempête, qui devraient augmenter, entraîne des dangers importants liés au climat.
Saint John a connu des crues printanières historiques en 2018 et en 2019, ce qui a entraîné des évacuations, des dommages à près de 150 maisons et environ 1 million de dollars de demandes d’indemnisation pour inondation soumises au cours des deux événements. Les infrastructures de la ville, notamment les stations de pompage des eaux usées, les réseaux d’égouts pluviaux et les routes, ont été fortement touchées par les deux crues. De plus, d’importantes ondes de tempête, souvent dues aux ouragans qui remontent la côte est, ont provoqué une érosion côtière importante dans la municipalité, un problème qui dure depuis les années 1990. Les inondations de surface en hiver sont également en augmentation, car les chutes de neige sont de plus en plus remplacées par des pluies verglaçantes et des tempêtes de verglas, en raison de la hausse des températures de l’air en hiver.
Une fois les dangers et les impacts liés aux changements climatiques cernés, Atlantic Coastal Action Program – Saint John (programme d’action des zones côtières de l’Atlantique – Saint John) (ACAP) a organisé des séances d’information publiques afin de solliciter l’avis des citoyens sur les zones à risque et de recueillir leurs commentaires sur les dangers, au moyen d’un outil de cartographie en ligne, Maptionnaire. En outre, un comité directeur composé de services municipaux, d’organisations communautaires et de citoyens a été créé pour fournir une rétroaction continue, dans le cadre de l’élaboration du plan d’adaptation aux changements climatiques de la ville.
Les mesures d’adaptation recommandées sont issues des évaluations de la vulnérabilité et des risques réalisées par l’ACAP pour différents secteurs municipaux et événements climatiques. L’évaluation de la vulnérabilité a été réalisée en combinant les notes de sensibilité et de capacité d’adaptation dans une matrice. Les cotes de risque ont été calculées comme le produit de la probabilité d’un événement climatique et de la conséquence de cet événement. Des risques élevés à moyens ont été déterminés pour la perte de terres et d’habitat due à l’élévation du niveau de la mer, pour l’augmentation des crues printanières et pour l’isolement des collectivités dû à l’augmentation des précipitations.
Pour l’évaluation concomitante des risques pour les infrastructures municipales, le protocole d’ingénierie du Public Infrastructure Engineering Vulnerability Committee (comité sur la vulnérabilité de l’ingénierie des infrastructures publiques) a été appliqué à différents groupes d’actifs afin de déterminer les stratégies d’atténuation des risques et d’adaptation. Le protocole examine les données climatiques historiques et prévoit les changements et événements climatiques futurs. Une méthode similaire sera mise au point à l’interne pour évaluer les actifs individuels.
Utilisation des données climatiques
Pour élaborer son plan d’adaptation aux changements climatiques, St. John a examiné les données provinciales sur le climat et l’élévation du niveau de la mer, et des scientifiques externes ont apporté leur expertise en matière de climat et de météorologie. Les données provinciales sur le climat et l’élévation du niveau de la mer ont été utilisées, et l’expertise climatique et météorologique a été fournie par des scientifiques externes. Ces renseignements ont été saisis dans un système d’information géographique en complément des données de Solutions d’adaptation aux changements climatiques pour l’Atlantique, de l’Atlas climatique du Canada et de la National Oceanic and Atmospheric Administration. Le gouvernement provincial a élaboré des cartes des risques d’inondation pour les zones côtières et a également entamé ce processus pour les régions intérieures. L’ACAP de Saint John a également aidé à établir les zones susceptibles aux inondations, en utilisant la cartographie des milieux humides (évaluations des scénarios d’eau de surface basées sur le modèle altimétrique numérique du LiDAR).