Utilisation de la technologie SIG pour améliorer la réponse aux problèmes de santé publique et aux phénomènes météorologiques extrêmes

Mis au point à l’origine dans la foulée de l’épidémie de SRAS, les systèmes de gestion de l’information Acute Care Enhanced Surveillance (développé en 2004) et de la santé publique (développé en 2015) ont fourni aux services de santé publique de Kingston, Frontenac, Lennox et Addington un moyen efficace de suivre les données de santé publique et de répondre aux événements extrêmes. Ce système suit en temps réel des indicateurs de santé publique qui peuvent fournir des informations sur une variété de sujets tels que les maladies transmissibles, les décès par surdose dus aux nouvelles drogues illicites, ainsi que les effets des dangers liés au climat comme les vagues de chaleur et les problèmes respiratoires associés à la fumée des feux de forêt. À l’origine, ce programme n’était qu’un programme pilote sous l’autorité de la santé publique de Kingston, Frontenac, Lennox et Addington, mais comme il a fait ses preuves, il est maintenant mis en œuvre dans tout l’Ontario.

Comprendre et évaluer les impacts

Ces programmes surveillent un large éventail d’indicateurs de santé publique différents, dont beaucoup peuvent être utilisés pour suivre les effets des dangers liés aux changements climatiques qui touchent l’Ontario. Le programme Acute Care Enhanced Surveillance (ACES) est conçu de manière à pouvoir à la fois surveiller les effets sanitaires diffus et à large spectre, comme la propagation d’une maladie telle que la grippe dans une collectivité, ainsi qu’à limiter ses recherches pour isoler les effets d’un incident aigu, comme les problèmes sanitaires dus à des problèmes de qualité de l’air imputables à un feu de forêt. Le système de gestion de l’information de la santé publique (PHIMS) a la capacité de surveiller les effets potentiels sur la santé d’événements liés à la qualité de l’air, des événements de chaleur et de froid extrêmes, des tempêtes, des feux de forêt, et plus encore. On s’attend à ce que la gravité et la fréquence d’un grand nombre de ces dangers augmentent avec le temps en raison du climat en changement. En disposant de systèmes de surveillance et d’alerte robustes et réactifs tels que ACES et PHIMS, l’Ontario est beaucoup mieux préparée qu’auparavant à faire face aux périls que représentent ces dangers.

Déterminer les actions

À la suite de l’épidémie du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), un certain nombre de rapports d’analyse ont conclu que le système de santé publique de l’Ontario dans son ensemble était dangereusement sous-préparé pour un tel événement et que des changements devaient être apportés afin de réduire l’impact de telles épidémies à l’avenir. Le système Acute Care Enhanced Surveillance (ACES) a débuté comme un programme pilote de deux ans fonctionnant dans seulement deux services d’urgence de la région de Kingston. Il s’agissait d’un investissement multipartite, développé et financé par une collaboration entre les services de santé publique de Kingston, Frontenac, Lennox et Addington (KFL&A), la Division de la santé publique du ministère de la Santé et des Soins de longue durée de l’Ontario, l’Université Queen’s, l’Agence de santé publique du Canada, l’hôpital général de Kingston et l’hôpital Hôtel-Dieu. Le programme ACES d’origine, sous un autre nom, reposait sur un logiciel libre du système de surveillance en temps réel des épidémies et des maladies de l’Université de Pittsburgh et adapté aux conditions locales grâce à une cartographie géospatiale personnalisée et à l’optimisation des alertes et de la classification des syndromes. Depuis son lancement en 2015 dans le cadre de l’infrastructure des Jeux panaméricains, le système de gestion des informations de la santé publique (PHIMS) est devenu un outil plus général qui prend désormais explicitement en compte les menaces environnementales pour la santé. Le système a intégré des données météorologiques dans sa matrice ainsi que des données sur la population, y compris des couches de marginalisation. Cela lui permet de surveiller les effets potentiels sur la santé d’événements liés à la qualité de l’air, des événements de chaleur et de froid extrêmes, des tempêtes, des feux de forêt, et plus encore.

Mise en œuvre

Le PHIMS permet aux preneurs de décisions d’avoir accès à des flux météorologiques en temps réel, à des données socio-économiques, à des informations démographiques et à des chiffres sur les résultats sanitaires en temps utile, ce qui leur permet de mieux prévoir, préparer et réagir aux phénomènes météorologiques extrêmes et autres urgences environnementales. Cela est réalisé grâce à un Système d’information géographique (SIG) permettant l’identification, la visualisation et l’analyse spatiale des données environnementales avec des facteurs sous-jacents basés sur la population. Si une région particulière des provinces est touchée par une catastrophe sous une forme ou une autre, le programme PHIMS permettra aux preneurs de décisions de comprendre non seulement combien de personnes vivent dans la zone touchée, mais il les aidera également à se faire une idée précise des facteurs socio-économiques sous-jacents qui peuvent toucher la vulnérabilité d’une personne à la catastrophe. Grâce à ces informations, les preneurs de décisions peuvent élaborer des plans de gestion des urgences détaillés en fonction des besoins précis des citoyens des zones touchées. Ce système est complété par le système ACES, qui permet de suivre des questions telles que le volume des services d’urgence, les admissions, la capacité de pointe, et plus encore. Le système ACES base son analyse sur les symptômes signalés et non sur le diagnostic médical, ce qui accélère la mise à disposition des informations aux preneurs de décisions, car ils n’ont pas à attendre que les médecins se prononcent d’abord sur le diagnostic. La combinaison des deux systèmes permet de suivre avec précision les résultats sanitaires d’une catastrophe, de modéliser les conditions de l’environnement futures et d’envoyer des alertes et des avertissements aux organismes de santé nécessaires à mesure que la situation évolue et progresse en temps réel.

Résultats et suivi des progrès

Depuis leur mise en œuvre, la combinaison des systèmes ACES et PHIMS a été étendue à l’ensemble du système de santé provincial de l’Ontario et, en 2018, ils étaient utilisés dans 160 hôpitaux de la province. Outre les tâches de routine telles que la surveillance des épidémies annuelles de grippe, ces systèmes ont également aidé les responsables sanitaires à faire face à des menaces précises liées au climat, comme la tornade de catégorie F2 qui a frappé Midland, en Ontario, en 2010, l’incendie urbain à Kingston en 2013 et les effets médicaux résultant de la chaleur extrême et des feux de forêt en 2018. Le modèle dispose également de ressources de cartographie et de modélisation qui lui ont permis de mener à bien des tâches telles que la modélisation de la répartition des particules en suspension dans l’atmosphère à la suite de feux de forêt et de fournir une carte des zones les plus touchées par l’effet d’îlot de chaleur urbain durant des journées chaudes.

Ressources

Lien vers l’étude de cas complète

Ressources supplémentaires :

L’utilisation des projections en changements climatiques permet de prendre de meilleures décisions d’adaptation, car cela vous permet de mieux comprendre comment le climat peut changer. Pour savoir comment choisir, accéder et comprendre les données climatiques, visitez la Zone d’apprentissage de Donneesclimatiques.ca.

Pour mieux comprendre comment les informations climatiques peuvent être appliquées dans les travaux de la santé, explorez le contenu relié au secteur de la santé sur Donneesclimatiques.ca.