Respecter les normes de gestion des eaux pluviales pour les activités d’aménagement

La Ville d’Halifax, en collaboration avec le service public municipal Halifax Water, a adopté en 2020 une directive modifiée sur la gestion des eaux pluviales qui permet de lutter contre les inondations et d’autres problèmes dans la ville. Ville côtière située du côté est de la Nouvelle-Écosse, Halifax n’est pas étrangère aux inondations. En plus des fortes précipitations qui touchent régulièrement la majeure partie du Canada, Halifax doit également s’inquiéter des ouragans, des tempêtes tropicales et de l’élévation du niveau de la mer. Tous ces facteurs ne feront qu’être exacerbés par les effets d’un climat en changement. Bien que Halifax ait mis en place depuis de nombreuses années des protocoles d’aménagement visant à réduire le ruissellement des eaux de surface, cette dernière version a intégré certaines des réflexions les plus à jour sur la prévention des inondations par la conception urbaine et elle a cherché particulièrement à imposer la rétention de l’eau sur place, souvent au moyen d’une « infrastructure verte ».

Comprendre et évaluer les impacts

Les eaux pluviales sont des eaux provenant de la décharge des eaux souterraines, des eaux de surface, des précipitations ou de la fonte de la neige et de la glace qui s’écoulent dans le paysage. Les eaux pluviales s’écoulent sur une propriété (des toits, des zones pavées, des zones revêtues de gravier, des sols nus, des pelouses, etc.) et s’accumulent le long des rues, des drains, des canaux ouverts et des égouts, en quantités de plus en plus importantes, jusqu’à ce qu’elles finissent par se déverser dans les plans d’eau. Dans les zones desservies par des réseaux d’égouts unitaires, les eaux pluviales s’écoulent avec les eaux usées vers une usine de traitement des eaux usées, où elles peuvent entraîner un débordement des égouts unitaires. Alors que les zones continuent de s’urbaniser, la gestion des eaux pluviales est particulièrement importante en raison de la diminution des surfaces naturelles et de l’augmentation des surfaces imperméables comme les toits, les trottoirs et l’asphalte. Ces surfaces aggravent les problèmes liés aux eaux pluviales, car elles modifient la perméabilité du paysage, empêchant l’infiltration des eaux pluviales dans le sol. Les eaux pluviales peuvent absorber et transporter des polluants (huiles, graisses, substances chimiques, saletés, sédiments, nutriments et agents pathogènes). Sans traitement, ces polluants peuvent avoir une incidence importante sur les bassins versants en aval. La pollution des eaux de ruissellement peut être réduite de manière importante grâce à l’utilisation des bonnes pratiques de gestion applicables (BPG). Un réseau d’eaux pluviales bien conçu et fonctionnant correctement achemine les eaux pluviales sans causer de dommages aux biens, sans nuire à la santé des personnes, sans causer de désagréments importants au public et sans avoir d’effets néfastes sur l’environnement. Cependant, certaines tempêtes récentes et historiques ont causé des dommages et des désagréments aux biens publics et privés. Ces précipitations ont causé des problèmes qui relèvent généralement des catégories suivantes : inondations de propriétés privées, inondations et givrage dans l’emprise publique, refoulements du réseau d’égouts, excès d’eaux pluviales dans le réseau d’eaux usées, et dégradation de la qualité des eaux réceptrices. Les données scientifiques indiquent que les changements climatiques ont déjà contribué à une augmentation de la gravité et de la fréquence des tempêtes et qu’ils continueront à le faire. Il est de plus en plus évident que la réglementation des caractéristiques de conception des sites pour promouvoir le contrôle des eaux pluviales à la source est plus efficace que les infrastructures publiques pour réduire les effets.

Déterminer les actions

La Municipalité régionale de Halifax (MRH, Halifax) s’étend sur une zone géographique de 5 600 kilomètres carrés et compte une population d’environ 400 000 habitants. Halifax a été formée en 1996 par la fusion de quatre municipalités préexistantes. La fusion a entraîné l’héritage de diverses politiques et procédures relatives à la gestion des eaux pluviales. En 2007, la MRH a transféré les réseaux d’égouts d’eaux usées et d’eaux pluviales de la municipalité, y compris les fossés à l’intérieur de la limite de service, à la Halifax Regional Water Commission (Halifax Water). Depuis cette époque, les avantages de l’amélioration de la qualité des eaux de pluie sont de plus en plus connus. Avant l’adoption de ce document, l’exigence de conception de la gestion des eaux pluviales, adoptée en 2002, consistait à équilibrer le débit avant aménagement et le débit après aménagement sur un site de développement. Cette exigence dépend de la quantité, en limitant le débit des eaux pluviales quittant un site global pendant des événements de précipitation prescrits. Cependant, elle ne prend pas en compte les répercussions sur la qualité de l’eau, pas plus qu’elle ne gère pas les eaux pluviales sur l’entièreté du site en soi. Elle s’intéresse plutôt à la sortie ultime du site. Le cadre stratégique de gestion intégrée des eaux pluviales (Integrated Stormwater Management Policy Framework, ou ISMPF) a été élaboré par la MRH et Halifax Water, et adopté en janvier 2018 par le conseil régional de la MRH et le conseil d’administration d’Halifax Water. Ce document a été élaboré par la MRH et Halifax Water pour soutenir et mettre en œuvre l’ISMPF, en fournissant une orientation pour atténuer les répercussions à long terme des projets d’aménagement sur les plans d’eau naturels et les propriétés en aval.

Mise en œuvre

L’approche hiérarchique (Hierarchy Approach) a été adoptée dans le cadre des principes directeurs utilisés pour établir les objectifs de ce document. Le demandeur doit démontrer que le plan de gestion des eaux pluviales (Stormwater Management Plan) de l’aménagement proposé met en œuvre l’approche hiérarchique dans le cadre de la gestion privée des eaux pluviales du site d’aménagement, décrite comme suit.

  1. Les pratiques de contrôle à la source (Source Control) retiennent les eaux pluviales là où elles atteignent le site (c’est-à-dire qu’elles retiennent la pluie là où elle tombe). Les contrôles à la source à l’échelle du lot sont la méthode préférée pour contrôler les répercussions des eaux pluviales.
  2. Les dispositifs de contrôle de l’acheminement (Conveyance Control), tels que les rigoles de végétation privées ou les systèmes d’infiltration, peuvent limiter le débit à mesure que les eaux pluviales se déplacent sur le site.
  3. Le contrôle au point de rejet (End-of-Pipe Control), considéré comme la dernière occasion de traitement avant de quitter les sites, doit être mis en œuvre si les contrôles de la source et de l’acheminement sont incapables d’atteindre le degré nécessaire des cibles de contrôle de la qualité et de la quantité des eaux pluviales.

Des solutions techniques telles que des « infrastructures grises » seront envisagées si les méthodes ci-dessus ne permettent pas d’atteindre les cibles à elles seules. Ces pratiques nécessitent souvent plus d’entretien permanent que les BPG, et elles ne présentent pas les avantages supplémentaires qu’offre une infrastructure « verte » végétalisée. La mise en œuvre de l’approche hiérarchique sur des sites d’aménagement privés améliore la qualité globale des eaux pluviales en aval, au-delà de l’approche traditionnelle d’une installation de gestion des eaux pluviales au point de rejet. L’utilisation de BPG applicables aux eaux pluviales en amont diminuera les besoins en installations au point de rejet. En général, les installations au point de rejet sont l’approche la moins privilégiée, en raison de leurs coûts de construction et d’entretien, et de la perturbation potentielle des aménagements du terrain. Pour ces raisons, les BPG applicables aux eaux pluviales donnent généralement de meilleurs résultats en matière de rendement du capital investi.

Ressources

Lien vers l’étude de cas complète (en anglais seulement)

Ressources supplémentaires :