Projet de protection et de réhabilitation du littoral de l'Anse du sud de Percé

Confrontée à l’érosion de son rivage en raison d’une combinaison de l’élévation du niveau de la mer, de la perte de la couverture de glace et des conditions météorologiques changeantes, la ville de Percé, au Québec, a entrepris une analyse coûts-bénéfices intensive afin de déterminer les moyens les plus efficaces d’atténuer les dommages potentiels. L’une des principales industries de la ville est le tourisme, le bord de mer attrayant le long du golfe du Saint-Laurent étant un attrait majeur. Ouranos, un organisme à but non lucratif basé à Montréal, menait des études coûts-bénéfices concernant les pratiques d’atténuation dans plusieurs municipalités, dont Percé. L’étude de rentabilité a été réalisée pour la région de la Gaspésie, les résultats sont donc représentatifs de l’ensemble de la région. Le partenariat entre la Ville et Ouranos a finalement débouché sur une méthode d’atténuation qui devrait permettre d’économiser environ 68 millions de dollars pour la région de la Gaspésie au cours des 50 prochaines années.

Comprendre et évaluer les impacts

La ville de Percé, au Québec, est confrontée à un grave problème d’érosion de son littoral. Ceci est particulièrement troublant pour la petite ville car le tourisme est une partie importante de l’économie locale et les vues panoramiques sur le littoral sont une attraction majeure. Le rivage est menacé par une combinaison d’élévation du niveau de la mer, de perte de couverture de glace et de changements climatiques. La zone d’Anse du Sud, un centre commercial, touristique et culturel central de la communauté, est particulièrement préoccupante. Cette zone a été particulièrement touchée par les tempêtes hivernales majeures en 2010 et 2016, avec des dommages importants survenus dans les zones récréatives et touristiques pendant les deux tempêtes. La zone était protégée par une digue qui nécessitait des investissements de la part des gouvernements local et provincial pour rester debout face à des tempêtes répétées. En l’absence de ces mesures de protection, on estime que le rivage s’éroderait à un rythme d’environ 15 cm par an. Le rapport d’Ouranos a utilisé une analyse coûts-bénéfices pour déterminer les moyens les plus efficaces financièrement de protéger le rivage et a finalement opté pour la méthode de reconstitution de la plage locale avec des galets. On estime que cette méthode produira un avantage net d’environ 68 millions de dollars au cours des 50 prochaines années.

Déterminer les actions

Ce projet trouve son origine dans la décision prise en 2012 par Ressources naturelles Canada de créer une Plateforme d’adaptation aux changements climatiques. Cette plateforme a permis de créer une tribune nationale de professionnels de différents secteurs qui ont collaboré sur les priorités d’adaptation aux changements climatiques. Dans le cadre de la plateforme, un groupe de travail en économie a été créé pour aider les municipalités à faire des choix économiques en matière d’adaptation aux changements climatiques. Ouranos, membre du groupe de travail, a entrepris d’analyser des stratégies d’adaptation dans plusieurs collectivités du Québec et du Canada atlantique; Percé était l’une de ces collectivités. Ouranos et le Laboratoire de dynamique et de gestion intégrée des zones côtières à l’Université du Québec à Rimouski se sont associés à Percé pour ce projet. Le rapport a été achevé avant la tempête de 2016 et Percé a entrepris de recueillir l’intérêt et le financement de plusieurs divisions du gouvernement. Cependant, ce n’est qu’après les importants dégâts causés par la tempête de 2016 qu’ils ont finalement reçu le financement nécessaire pour aller de l’avant avec le projet.

Mise en oeuvre

La décision définitive a été prise de poursuivre la méthode de reconstitution des galets car elle offrait le meilleur rapport coûts/bénéfice. Les autres méthodes envisagées étaient la construction d’une nouvelle digue, le remblayage du littoral, l’installation d’un enrochement et la reconstitution de la plage avec ou sans épis. En plus d’être le scénario le plus économique, la méthode de reconstitution en galets offrait également la dépense initiale de ressources la plus faible. Deux facteurs sont à l’origine du succès de cette initiative, selon les responsables municipaux. Le premier est d’avoir des relations solides avec la communauté des chercheurs et le second était d’avoir un plan en place et prêt à être mis en œuvre dès la mise en disponibilité du financement. Le projet a reçu 17 millions de dollars du gouvernement du Québec, 3 millions de dollars du gouvernement du Canada, et le million de dollars restant a été versé par Percé elle-même.

Résultats et suivi des progrès

Le projet a été achevé à l’été 2018 et a reçu la récompense nationale de design urbain de l’Institut royal d’architecture du Canada. L’une des principales leçons tirées de ce projet est qu’il faut dialoguer avec les ministères tout au long du processus, afin de s’assurer que les fonds seront disponibles pour la phase de surveillance. Actuellement, pour la Ville de Percé, le financement de la phase de surveillance reste un défi.

Prochaine(s) étape(s)

La surveillance et l’entretien sont des priorités absolues pour Percé pour les prochaines étapes. Cependant, la recherche de financement pour cette étape s’est avérée difficile.

Ressources