Programme incitatif pour les toits écologiques

La Ville de Toronto a adopté un programme qui, depuis 2006, a encouragé et exige désormais l’utilisation de toits verts ou de toits frais dans tous les nouveaux bâtiments construits dans la ville. Un toit vert est un toit sur lequel un substrat de sol est installé pour permettre la croissance de la végétation. Le type et l’étendue de la végétation sont liés à la profondeur du sol, les sols plus profonds fournissant un support suffisant pour permettre la croissance de grands buissons, et même d’arbres. Les toits frais, en revanche, n’ont pas de végétation, mais sont recouverts d’un matériau très réfléchissant qui éloigne le rayonnement solaire du bâtiment et contribue à le maintenir au frais. Bien qu’il existe de nombreuses variantes de toits verts et de toits frais, les deux formes contribuent à accroître la résilience d’une collectivité aux effets des changements climatiques en réduisant les îlots thermiques urbains, en réduisant au minimum la surchauffe intérieure et en réduisant la consommation d’électricité grâce à une utilisation moindre de la climatisation. En outre, les toits verts présentent l’avantage de réduire les volumes d’écoulement maximum des eaux d’orages, d’accroître la biodiversité et l’habitat, et de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Les toits verts fournissent également des espaces verts précieux dans des environnements urbains denses où ils seraient autrement limités.

Comprendre et évaluer les impacts

L’effet d’îlot thermique urbain se produit lorsque les espaces urbains se réchauffent plus rapidement et à des températures plus élevées que la campagne environnante. Une explication très simplifiée est que le verre, l’acier, le béton et l’asphalte (entre autres matériaux) retiennent la chaleur plus que ne le ferait un paysage végétal. L’une des préoccupations les plus pressantes dans le Sud de l’Ontario concernant les changements climatiques est l’augmentation prévue des journées de chaleur accablante, un facteur qui ne fera que s’aggraver avec l’effet d’îlot thermique urbain. L’utilisation de toits verts ou frais, qui utilisent des surfaces végétales ou réfléchissantes pour aider à refroidir un toit et, par conséquent, le bâtiment lui‑même et les environs, constitue l’un des mécanismes qui peuvent être utilisés pour réduire le danger de chaleur accablante. Reconnaissant que la croissance et le renouvellement continus du paysage urbain de Toronto représentaient une opportunité de renforcer la résilience de la ville au fur et à mesure de sa croissance, la Ville de Toronto a commencé à étudier la possibilité d’un règlement exigeant l’utilisation de ces toits sur toutes les nouvelles constructions et encourageant les toits verts et les toits frais sur les bâtiments existants. La Ville a pris en compte de nombreuses variables différentes pour juger de l’efficacité de ces approches, notamment des données sur l’efficacité énergétique, les volumes de rétention des eaux de pluie, la survie des plantes, les avantages offerts en matière de rafraîchissement des locaux et d’autres variables. L’utilisation de ces paramètres indique qu’un tel programme est financièrement viable.

Déterminer les actions

Le programme incitatif pour les toits écologiques de la Ville de Toronto est né d’un processus en plusieurs étapes et de l’analyse détaillée de la mise en œuvre et des conséquences de l’augmentation des toits verts et des toits frais dans la ville. La première étape, en 2003, a consisté à créer un programme pilote contrôlé sur quelques sites sélectionnés afin de déterminer la viabilité de la structure du toit et d’expérimenter la plantation de différentes variations d’espèces et de communautés végétales pour garantir des résultats optimaux en termes de survie et de refroidissement (et autres). Les trois premiers sites sélectionnés étaient l’hôtel de ville de Toronto, l’édifice des sciences informatiques de l’Université York et l’Eastview Neighbourhood Community Centre. À la suite des résultats prometteurs de ces tests, la Ville de Toronto a ensuite chargé en 2005 des chercheurs de l’Université Ryerson d’entreprendre une étude universitaire sur les différents coûts et avantages environnementaux, sociaux et économiques des toits verts. Les résultats de cette étude ont ensuite encouragé la Ville de Toronto à mettre en œuvre la stratégie des toits verts en février 2006. Cette stratégie comprend des mesures visant à encourager l’adoption généralisée des toits verts par le biais du processus d’approbation des aménagements de la ville, des efforts d’éducation et de sensibilisation et, surtout, d’un programme d’incitatifs financiers. De 2006 à 2008, la Ville a mis en place un programme pilote de toits verts et un soutien financier pour les projets de toits verts afin de démontrer la viabilité de tels concepts. En 2009, le plan a atteint son état final avec l’introduction d’un règlement obligatoire sur les toits verts et d’un programme incitatif pour les toits écologiques.

Mise en œuvre

Le programme pilote incitatif pour les toits écologiques (Pilot Green Roof Incentive Program), qui s’est déroulé de 2006 à 2008, visait à faciliter la création de projets pilotes de toits verts qui pourraient servir de démonstration de l’efficacité et de l’attrait des toits verts et frais dans la ville. Ce programme était administré par Toronto Water, la division de la Ville responsable de l’eau potable, des eaux usées et des eaux pluviales, et disposait d’un budget de 200 000 dollars pour son fonctionnement sur deux ans. Le programme prévoyait des remises pour la construction de toits verts de 10 $ par mètre carré, jusqu’à un maximum de 20 000 $. Ce programme était ouvert à tous les propriétaires de biens privés de la ville de Toronto. À la suite de ce programme pilote, la Ville a adopté en 2009 le règlement sur les toits verts (Green Roof By Law), qui exige que tous les nouveaux aménagements commerciaux, institutionnels et résidentiels dont la surface du toit est supérieure à 2 000 mètres carrés soient couverts d’un toit vert. Il existe une certaine souplesse dans le programme, la couverture totale des toits pouvant varier entre 20 % et 60 % de la surface totale des toits disponibles. En outre, le promoteur a également la possibilité d’effectuer des paiements directs à la Ville au lieu de construire un toit vert — ces paiements contribuent à soutenir le programme incitatif en cours. Le programme incitatif pour les toits écologiques, également mis en œuvre en 2009, prévoit des remises pour la construction de toits verts de 100 dollars par mètre carré, jusqu’à un maximum de 100 000 dollars. De plus, les propriétaires de toits frais admissibles peuvent présenter une demande afin de recevoir une subvention de 2 à 5 $ par mètre carré, jusqu’à concurrence de 50 000 $. Pour être admissibles à la remise, les toits verts doivent être construits conformément au Code du bâtiment de l’Ontario et à la norme de construction sur les toits verts.

Résultats et suivi des progrès

Depuis 2009, le programme incitatif pour les toits écologiques a soutenu 523 projets (93 toits verts et 430 toits frais) pour une superficie totale combinée de plus de 952 000 mètres carrés de surface de toit, soit une superficie équivalente à environ 117 terrains de football. De plus, la Ville estime que ces installations de toits écologiques ont permis de détourner plus de 16,8 millions de litres d’eaux d’orage, de réduire la consommation en énergie de plus de 1 900 mégawatts par année et d’éviter l’émission de plus de 356 tonnes de gaz à effet de serre.

Ressources

Lien vers l’étude de cas complète

Ressources supplémentaires :

L’utilisation des projections en changements climatiques permet de prendre de meilleures décisions d’adaptation, car cela vous permet de mieux comprendre comment le climat peut changer. Pour savoir comment choisir, accéder et comprendre les données climatiques, visitez la Zone d’apprentissage de Donneesclimatiques.ca.

Pour mieux comprendre comment les informations climatiques peuvent être appliquées dans les travaux liés Bâtiments, explorez le contenu relié au secteur des bâtiments sur Donneesclimatiques.ca.