Participation active des bénévoles de la collectivité à la réduction des risques d’incendie de forêt

Bien que les résidents de Napatak soient conscients du risque d’incendie de forêt auquel leur collectivité est confrontée depuis de nombreuses années, les incendies de forêt de 2015 représentent un tournant dans l’organisation des efforts locaux de réduction des risques. L’une des premières initiatives mises en œuvre dans la collectivité a été la création d’une équipe de préparation aux situations d’urgence pour assurer la sécurité de la collectivité. L’un des mandats de l’équipe était de chercher à établir un système plus solide pour communiquer avec les membres de la collectivité sur les risques émergents et les évacuations potentielles. Pour ce faire, les habitants de chaque bloc de la collectivité ont été désignés comme « capitaines de bloc » et ont été chargés d’informer leurs voisins en cas d’urgence. L’équipe de préparation aux situations d’urgence a également élaboré un tableau identifiant les différentes tâches à accomplir en cas d’incendie, d’évacuation ou d’autres situations d’urgence. Le tableau identifie les membres de la collectivité chargés de communiquer les mises à jour de statut de chacune des deux divisions de la collectivité. En cas d’évacuation, les bénévoles de la collectivité ont également été chargés d’identifier les maisons évacuées grâce à un symbole affiché devant chaque propriété. Cela permet aux leaders locaux de savoir qui se trouve encore dans la collectivité pendant le processus d’évacuation. Le plan, élaboré par l’équipe de préparation aux situations d’urgence, indique également quels résidents sont chargés de mettre en marche les différentes stations de pompage, de remplir les réservoirs fixes et de communiquer aux équipes de gestion des incendies de forêt l’emplacement des propriétés « humides » et des maisons équipées de systèmes de gicleurs dans la collectivité. Dans la mesure du possible, l’équipe d’intervention initiale de la collectivité assure le bon fonctionnement des pompes et essaie de s’assurer que l’eau est pompée en continu vers ces propriétés. 

Étant donné la grande quantité de zones forestières qui se trouvent à la limite des propriétés des résidents de Napatak, la collectivité a également investi beaucoup de temps dans l’établissement et l’entretien de zones tampons résistantes aux incendies. Après l’incendie de Mallard en 1999, une évaluation des risques d’incendie a été réalisée pour la collectivité pour démontrer l’importance de ces zones. Cependant, peu de choses ont été faites entre 1999 et 2015 pour assurer le maintien continu des zones tampons qui ont été établies suite à l’évaluation. Avec le soutien d’Intelli-feu Canada, un groupe de résidents s’est organisé et a reçu l’autorisation de nettoyer ces espaces afin de réduire les risques d’incendie dans la collectivité. Ces dernières années, la collectivité de Napatak a également fait des investissements importants pour pouvoir garder la collectivité « humide » en cas de risque d’incendie de forêt. Plus précisément, environ un tiers des résidents ont installé des gicleurs sur le toit de leur maison. Un réservoir d’eau de 10 000 gallons a été installé dans l’une des zones les plus à risque de la collectivité afin de protéger deux pâtés de maisons entiers en cas d’incendie. Enfin, plusieurs pompes ont également été achetées par les résidents afin de pouvoir accéder à l’eau provenant du lac à des fins de lutte contre les incendies. 

Les diverses initiatives de réduction des risques d’incendie de forêt menées par la collectivité de Napatak ont contribué à en faire une collectivité reconnue par Intelli-feu en 2016. Pam Sanderson, qui coordonne le portefeuille de la protection civile, d’Intelli-feu et de l’atténuation des incendies (Emergency Preparedness, FireSmart and Fire Mitigation Portfolio) pour le conseil exécutif de l’association communautaire de Napatak, a recensé le nombre d’heures de bénévolat investies par les membres de sa collectivité ces dernières années. « De 2015 à 2020, j’ai enregistré environ 25 % de ce qui est fait sur les propriétés des gens et j’ai déjà enregistré 7 500 heures de ressources en nature et de travail bénévole des résidents dans le cadre d’actions de réduction des risques d’incendie de forêt. En réalité, c’est beaucoup plus que ça », a déclaré Mme Sanderson. Lorsqu’on lui a demandé ce qui avait permis à Napatak de réussir à mettre en œuvre des stratégies de réduction des risques d’incendie de forêt, Pam Sanderson a mentionné l’importance d’un fort sentiment d’appartenance à la collectivité lorsqu’il s’agit d’organiser des efforts communautaires en matière de réduction des risques de catastrophe. « Je pense qu’il est important de faire le travail avec l’idée que vos voisins sont importants et que chacun devrait être en sécurité dans sa collectivité », a déclaré Mme Sanderson. Elle a également mentionné l’importance des partenariats avec divers organismes gouvernementaux tels que les Services municipaux du Nord, Wildfire Management [Gestion des incendies de forêt] et le service d’incendie de La Ronge lors de la mise en œuvre d’initiatives de réduction des risques. « Notre équipe locale d’intervention d’urgence comprend que nous avons un intérêt direct dans l’endroit où nous vivons et nous sommes prêts à nous associer et à travailler avec d’autres pour faire en sorte que ce soit un endroit où vivre en toute sécurité », a ajouté Mme Sanderson.

En plus de toutes les initiatives locales qui ont été mises en place dans la collectivité pour atténuer le risque de dommages causés par de futurs incendies, la collectivité envisage maintenant d’investir dans un nouveau bâtiment qui serait utilisé pour abriter un centre de commandement d’urgence, des équipements de lutte contre les incendies et pour accueillir des événements Intelli-feu. 

Lien vers l’étude de cas complète (en anglais seulement)