Corrélation entre les déplacements environnementaux et les problèmes de santé : Première Nation de Pictou Landing

De 1967 à janvier 2020, le gouvernement de la Nouvelle-Écosse a autorisé une usine locale de pâtes et papiers située près de la collectivité Mi’kmaw de la Première Nation de Pictou Landing à déverser 85 millions de litres d’effluents par jour dans un bassin de traitement des eaux usées appelé Boat Harbour Effluent Treatment Facility (installation de traitement des effluents de Boat Harbour). Ce lieu était autrefois un estuaire à marée d’importance culturelle, connu par la collectivité sous le nom d’A’se’k, et qui était source de nourriture, de remèdes, de baies et de loisirs pour les Mi’kmaw. Comme de nombreuses collectivités autochtones qui se heurtent à des défis similaires, la Première Nation de Pictou Landing craignait de perdre son lien avec A’se’k, et en particulier les répercussions sur leur langue, leurs pratiques culturelles, leur spiritualité et leurs traditions, importantes pour leur santé et leur bien-être en général. S’appuyant sur la sagesse des gardiens du savoir de la collectivité et sur la documentation relative au déplacement de populations et à la dépossession du point de vue des populations autochtones, Lewis et coll. (2021) ont utilisé des concepts en langue Mi’kmaw, accompagnés d’explications en anglais, afin d’orienter la réflexion vers un autre point de vue que celui de l’analyse occidentale des répercussions sur les peuples autochtones. Cette méthode a permis une analyse plus appropriée, dans le cadre de laquelle la Première Nation de Pictou Landing a reconnu que les résultats étaient pertinents par rapport à leurs expériences vécues. L’étude de phénomènes reliés entre eux, comme ceux d’A’se’k, dans le contexte des déplacements de populations et de la dépossession environnementale nous permet de mieux comprendre les répercussions des changements environnementaux sur la santé des peuples autochtones.

Lire l'histoire complète