Comprendre et évaluer les impacts
Les impacts des changements climatiques sur l’écosystème forestier sont variés et le Québec observe déjà des changements sous forme de hausse des températures qui affectent la répartition et la santé des espèces d’arbres, une augmentation des précipitations entraînant l’érosion du sol et des inondations, des sécheresses causant du stress et des dommages aux arbres, des incendies de forêt plus fréquents et plus graves en raison de périodes de sécheresse prolongées, l’augmentation des températures et des événements de gel-dégel plus fréquents. La région de l’Outaouais, qui comprend des régions de la forêt boréale, subit plus de sécheresses au printemps et à l’automne, ce qui entraîne un risque accru pour les arbres. Afin d’identifier les risques climatiques pour chaque région, une équipe d’experts du ministère des Ressources naturelles et des Forêts du Québec a effectué une évaluation de la vulnérabilité, qui combinait des modèles de données climatiques et des modèles d’habitat, et a été appuyée par une revue de la littérature. En collaboration avec Ouranos, l’équipe a utilisé les données de Portraits Climatiques – un portail régional d’information liée au climat qui offre des informations spatialisées à travers le Québec pour visualiser les normales climatiques, les observations historiques et les changements projetés par les modèles climatiques. Le portail utilise les phases 5 et 6 du projet de simulations (CMIP5/CMIP6) pour la période de 2050, selon les scénarios d’émissions de gaz à effet de serre RCP 4.5 et RCP 8.5. Les résultats de l’évaluation de la vulnérabilité ont montré que pour la période de 2050, il pourrait y avoir un risque accru de sécheresse, une saison de croissance plus longue, une température moyenne supérieure, plus d’épisodes de gel-dégel et une augmentation des débits de pointe. Ces changements peuvent avoir une incidence sur la productivité des forêts, la composition des peuplements, la superficie brûlée par les feux de forêt, la fréquence des accidents de régénération, la durée et la gravité des infestations d’insectes, l’émergence et la propagation d’espèces exotiques envahissantes et l’accès aux terres (intégrité de l’infrastructure et des routes polyvalentes). On s’attend à ce que les températures maximales augmentent, tandis que les précipitations resteront probablement les mêmes. L’augmentation prévue du nombre de vagues de chaleur aura un effet significatif sur les espèces d’eau et d’arbres. On s’attend à ce que même des changements climatiques modestes entraînent des transitions majeures dans les forêts boréales.