Comprendre et évaluer les impacts
L’aéroport d’Inuvik-Mike Zubko est situé sur un pergélisol continu. Le site a déjà connu des problèmes structurels en raison d’un affaissement soudain, d’un encrassement et d’un drainage médiocre. Pour évaluer la vulnérabilité de l’aéroport d’Inuvik aux impacts des changements climatiques, le protocole du Comité sur la vulnérabilité de l’ingénierie des infrastructures publiques (CVIIP) d’Ingénieurs Canada a été utilisé. Trente-deux (32) paramètres climatiques ont été cernés dans les catégories suivantes : température de l’air, précipitations, chutes de neige, dégel et gel du sol, vent, tempêtes, feux de forêt, couverture nuageuse et brouillard. Les données climatiques historiques (1958 à 2014) concernant les températures et les précipitations ont été obtenues auprès d’une station météorologique située à Inuvik. Les projections relatives aux températures, aux précipitations et aux extrêmes climatiques ont été obtenues à partir de plusieurs modèles climatiques mondiaux et de l’outil IDF-CC selon les scénarios RCP 4.5 et RCP 8.5 à l’horizon de 2045. Les données relatives à la sous-surface et au pergélisol proviennent de plusieurs sources, y compris d’études spécifiques au site. Inuvik connaîtra une augmentation de la température d’environ 3 °C d’ici 2045, ainsi qu’une diminution des cycles de gel-dégel et une augmentation des précipitations moyennes, malgré le fait que les données historiques indiquent une diminution de la pluie et de la neige au cours de la dernière décennie.
Pour évaluer la vulnérabilité des infrastructures et des opérations, les éléments pertinents de l’infrastructure physique de l’aéroport, les systèmes d’appui et d’autres systèmes ont été cernés et évalués en fonction des 32 paramètres climatiques. Une classification de risque a été attribuée à chaque interaction selon la probabilité qu’un composant perde sa fonctionnalité ou soit touché de manière négative s’il était exposé à un certain paramètre climatique et la gravité des conséquences d’une perte de performance ou de fonctionnalité de ce composant. Au total, 465 interactions climat-infrastructure ont été évaluées et aucune interaction n’a été classée comme présentant un risque élevé. Toutefois, 65 interactions ont été classées comme présentant un risque moyen ou moyennement élevé. Les composants les plus vulnérables aux changements climatiques sont le système de drainage et les opérations de vol en hiver et en été. Les principaux risques climatiques susceptibles d’entraîner des problèmes de sécurité à l’aéroport à l’avenir sont le gel sur les pistes, les voies de circulation et les aires de trafic, ainsi que la mauvaise visibilité.