Comprendre et évaluer les retombées
De nombreux aléas climatiques ont affecté la santé de la population québécoise au cours des dernières années. Par exemple, au cours de l’été 2020, d’importantes canicules ont entraîné 149 décès et de nombreuses hospitalisations, tandis que les inondations de 2017 et de 2019 ont provoqué une détresse psychologique importante. Les cas de maladie de Lyme ont également continué à augmenter pendant plus d’une décennie. Ces effets sur la santé, révélés par plusieurs études, ont suscité un élan de santé publique pour s’adapter au changement climatique et y faire face. Le projet « Évaluation de la vulnérabilité régionale aux changements climatiques et conception de plans d’adaptation régionaux au climat en santé publique (VRAC-PARC) » visait donc à intégrer plus systématiquement la dimension sanitaire de l’adaptation aux changements climatiques au niveau régional ainsi qu’à promouvoir la capacité et l’importance des acteurs de la santé publique dans l’adaptation aux changements climatiques.
Le VRAC-PARC a utilisé la méthode de gestion des risques en santé publique en mettant l’accent sur l’aspect multirisque des phénomènes climatiques, les effets du changement climatique sur la santé, les déterminants sociaux de la santé et l’accumulation de la vulnérabilité. L’INSPQ a fourni un cadre aux DSPublique participantes pour décrire les fondements d’une évaluation, les méthodes et les sources de données disponibles. Les probabilités d’occurrence des risques liés au climat et leurs conséquences potentielles sur la santé ont été estimées sur la base de ce cadre. Les projections ont ensuite été combinées dans une matrice de risque pour évaluer le risque global pour la santé publique. Les données proviennent de multiples sources, notamment des portails sur le climat, des recensements, des enquêtes sur l’état de santé et les comportements d’adaptation, ainsi que de la littérature scientifique et des renseignements recueillis sur le terrain.
La collaboration avec les acteurs régionaux a été fortement encouragée dans le cadre du projet afin de profiter de l’expertise locale (p. ex., capacité d’adaptation) et d’entrer en complémentarité avec les efforts existants en adaptation. À la fin de 2022, plus de 800 acteurs régionaux, notamment des milieux municipaux ou communautaires, ont participé aux efforts des DSPublique pour réaliser leur évaluation. La comparaison des secteurs, des dangers et des populations en fonction de leur niveau de risque permettra de mieux cibler les mesures d’adaptation qui doivent être intégrées au plan régional pour réduire de manière optimale les conséquences du climat sur la santé. De plus, l’INSPQ continue à évaluer périodiquement le projet afin d’en améliorer la structure et les méthodes.