Tirer parti des réseaux de différents partenaires pour assurer la sécurité des résidents

Depuis 2005, le Bureau de santé de Middlesex-London (BSML) a adopté un protocole d’alerte en cas de chaleur accablante (Extreme Temperature Alert Protocol) et a utilisé les vastes réseaux d’organisations partenaires pour maximiser la portée du protocole. Le protocole d’alerte en cas de chaleur accablante est un système qui permet d’alerter les citoyens des dangers potentiels que représentent les périodes prolongées de forte chaleur et de les informer des différents moyens de se protéger pendant un tel événement. Il arrive souvent que les membres des groupes les plus vulnérables, notamment les personnes âgées, les sans-abri, les personnes souffrant de toxicomanie et de maladies chroniques, soient aussi les citoyens les plus difficiles à atteindre par les moyens de communication habituels d’une administration locale ou régionale. En recherchant de manière proactive des partenariats avec des organisations qui ont un plus grand degré de pénétration dans ces groupes, par exemple l’Armée du Salut, le BSML a réussi à étendre la portée et l’efficacité de son réseau de communication. Cela a permis à la collectivité de mieux résister aux canicules dans toute la région.

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Comprendre et évaluer les impacts

De nombreux services de santé et municipalités au Canada ont récemment mis en place, ou sont en train de le faire, une forme de protocole d’alerte en cas de chaleur accablante. Le principe de base de ces stratégies est de sensibiliser les citoyens aux dangers posés par les canicules et aux moyens par lesquels ils peuvent mieux se protéger et protéger leurs proches de ces dangers. Ces protocoles sont souvent complétés par des plans d’intervention locaux visant à fournir des lieux d’accueil climatisés et d’autres formes de soutien. Cependant, l’un des aspects les plus difficiles de ce travail est la tâche de diffuser efficacement ces renseignements. En particulier, la diffusion de ces renseignements auprès des personnes qui ont le plus besoin d’en prendre connaissance, car elles comptent parmi les plus vulnérables. Il s’agit notamment des personnes âgées, des sans-abri et des personnes souffrant d’une dépendance ou d’une maladie chronique, entre autres. Les membres de ces groupes sont plus susceptibles que le grand public de ne pas avoir accès aux moyens traditionnels de communication du gouvernement, ce qui complique la tâche de les rejoindre. En raison des effets des changements climatiques, le problème des vagues de chaleur ne fera que s’accentuer au fil du temps.

Déterminer les actions

Le modèle actuel du BSML trouve son origine dans la vague de chaleur de 2005 qui a touché la ville voisine de Toronto. Cette vague de chaleur a entraîné la diffusion de 18 alertes de chaleur accablante distinctes et a incité le gouvernement de l’Ontario à demander aux bureaux de santé régionaux et aux municipalités de la province de travailler à l’établissement de plans d’intervention pour les journées extrêmement chaudes. Le BSML a publié son propre protocole d’alerte en cas de chaleur accablante peu de temps après. L’une des particularités du protocole du BSML est qu’il intègre à la fois des zones urbaines densément peuplées et des zones rurales faiblement peuplées dans sa zone de couverture. Ce fait a nécessité la création de stratégies de communication et de mise en œuvre très différentes en fonction de la zone concernée. Par exemple, la Ville de London comptait une population de quelque 383 822 habitants, selon le recensement de 2016, et est en mesure de tirer parti de ressources importantes pour aider à lutter contre la chaleur accablante. Lors des événements précédents, la Ville a utilisé des centres communautaires, des piscines, des jeux d’eau, ainsi que des bibliothèques comme lieux d’accueil climatisés publics pouvant être bien répartis dans la ville. En outre, elle pourrait utiliser ses liens avec des organisations à but non lucratif telles que l’Armée du Salut/Men’s Mission pour augmenter la capacité d’accueil des sans-abri et d’autres groupes vulnérables. Dans les régions plus petites et plus rurales du comté, le BSML dépend de l’assistance de ses partenaires communautaires pour veiller à ce que les avertissements de chaleur soient communiqués de manière appropriée. Par exemple, il collabore étroitement avec les garderies locales, les résidences pour personnes âgées, les écoles, les églises locales, différents groupes religieux et des cliniques communautaires qui agissent comme point de relais pour transmettre l’information du BSML. Ces groupes jouent aussi un rôle important quant à la communication avec chacun des résidents. Ils s’assurent aussi qu’ils ont tout ce qu’il leur faut.

Résultats et suivi des progrès

Le BSML a indiqué que le fait de faire appel à des organisations locales pour aider à diffuser des renseignements sur les alertes en cas de chaleur accablante s’est avéré être un modèle très efficace. Il a aussi remarqué qu’il arrive souvent que des ententes informelles soient conclues par des voisins dans les régions rurales du comté en raison des réseaux existants. Ces groupes peuvent également aider à organiser des interventions coordonnées en dehors du cadre du plan. Par exemple, il a été observé que des réseaux informels ont organisé le covoiturage pendant un épisode de chaleur accablante afin de s’assurer que les personnes qui n’avaient pas de véhicule pouvaient tout de même se rendre dans les lieux d’accueil climatisés si nécessaire.

Prochaine(s) étape(s)

Le BSML passe actuellement en revue la manière dont il pourrait officialiser certains partenariats avec des groupes locaux afin de pouvoir mieux communiquer avec les régions rurales lors d’alertes de chaleur accablante. Présentement, le BSML cherche aussi à créer un sondage qui sera transmis à tous les partenaires prenant part à une intervention lors d’une vague de chaleur, afin de connaître leurs impressions et de recueillir leurs commentaires sur les activités à la suite d’une canicule. La prochaine étape consistera à réviser le protocole d’alerte en cas de chaleur accablante du BSML afin de s’assurer qu’il est pertinent, efficace et utile pour répondre aux besoins de la collectivité locale, en particulier des personnes les plus vulnérables. L’intention est de poursuivre ce travail avec l’aide d’un étudiant à la maîtrise en santé publique au cours de l’été prochain (2021).

Ressources

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