Jardins de pluie d’EOS Éco-Énergie à Sackville, N.-B.

Grâce au financement d’EOS Éco-Énergie, obtenu du Programme de financement communautaire ÉcoAction d’Environnement et Changement climatique Canada, les responsables du programme de Sackville ont planté des jardins de pluie entre 2018 et 2021 afin de réduire les inondations dans le centre-ville de Sackville, au Nouveau-Brunswick. Les jardins de pluie offrent une variété de solutions d’adaptation, notamment l’atténuation des inondations, la réduction de l’effet d’îlot thermique urbain et la filtration de l’eau.

Les priorités du projet sont les suivantes :

  1. Veiller à ce que la population canadienne renforce sa résilience aux changements climatiques grâce à des infrastructures naturelles vivantes, comme les jardins de pluie (priorité principale).
  2. Contribuer à la dérivation et à la réduction de substances qui nuisent à la qualité de l’eau.
  3. Contribuer à réduire les risques climatiques et les risques de catastrophes, surtout les inondations d’eau douce.
  4. Veiller à ce que la population canadienne participe à la conservation et à l’utilisation durable des sources d’eau douce du Canada, puisque les jardins de pluie contribuent à réalimenter les sources d’eau souterraine.

 

Les objectifs du projet sont les suivants :

  1. Améliorer la qualité de l’eau du Parc de la sauvagine de Sackville, du ruissellement des eaux pluviales et des eaux souterraines en général là où les jardins de pluie sont plantés.
  2. Améliorer la résilience locale aux inondations et aux périodes de sécheresse provoquées par les changements climatiques grâce à des infrastructures naturelles (jardins de pluie, développement à faible impact).
  3. Réduire les risques d’inondation d’eau douce causés par les changements climatiques.
  4. Améliorer et restaurer les terres afin de mettre en valeur leurs caractéristiques naturelles (les jardins de pluie sont composés de plantes indigènes, qui agissent à la fois comme prairies sauvages et comme jardins pour pollinisateurs et papillons).
  5. Améliorer les capacités de la population canadienne locale (y compris les Autochtones, les jeunes, les propriétaires de petites entreprises et la population en général) à s’adapter aux changements climatiques au moyen de techniques simples.

 

En plus de concevoir et de construire des jardins de pluie, les responsables du programme souhaitaient mettre en valeur le développement à faible impact (DFI). Pour ce faire, ils ont entrepris un « dépavage » à grande échelle dans la communauté, réalisé des travaux supplémentaires pour analyser la qualité de l’eau dans l’ensemble du bassin versant de la rivière Tantramar et organisé des ateliers communautaires à l’intention de la population canadienne sur les mesures pour lutter contre les changements climatiques, sur l’adaptation et sur les moyens de réduire le stress et l’anxiété liés au climat.

Comprendre et évaluer les impacts

Ce projet fait partie des travaux supplémentaires réalisés par EOS Éco-Énergie afin d’aborder les impacts des changements climatiques sur le bien-être de l’environnement et de l’être humain. Au fil des ans, le centre-ville de Sackville et une grande partie de la région de Tantramar ont été touchés par des inondations terrestres d’eau douce. Une cartographie des inondations récemment publiée par le gouvernement du Nouveau-Brunswick prévoit un accroissement de la fréquence et de l’intensité des inondations vers la fin du siècle.

En 2016, la Ville de Sackville a publié un Plan directeur d’adaptation aux changements climatiques dans le but de mieux comprendre comment ces changements pourraient affecter sa communauté. Le plan présente une vision d’adaptation pour la ville de Sackville et décrit les impacts des changements climatiques touchant la municipalité, notamment les régimes de précipitations changeants, l’élévation du niveau de la mer, l’intensification des tempêtes et des ondes de tempête ainsi que la hausse des températures. Une série de scénarios d’inondation a également été intégrée au plan. Le plan résume les séances publiques de mobilisation qui ont eu lieu antérieurement, dont les évaluations des risques et des vulnérabilités.

Sackville a été touchée par une inondation majeure lorsqu’elle a reçu 100 mm de pluie au cours d’une période de 24 heures. La modélisation climatique suggère que les précipitations seront moins fréquentes, mais que les tempêtes seront plus intenses.

Les surfaces impénétrables et les matériaux imperméables utilisés dans le cadre des travaux de construction, comme le béton et l’asphalte, empêchent l’absorption de l’eau et favorisent davantage le ruissellement des eaux pluviales, ce qui exerce une pression sur les égouts pluviaux. Le ruissellement des eaux pluviales peut causer de l’érosion, contribuer à la pollution de l’eau, entraîner des inondations locales et même réduire les niveaux d’eaux souterraines. Le ruissellement des eaux pluviales dans certains cas peut également nuire à la qualité de l’eau du Parc de la sauvagine à cause des polluants et de l’accumulation de sédiments.

Pour plus d’informations sur le climat, consultez la section Ressources de cet exemple (ci-dessous). 

Déterminer les actions

Les jardins de pluie ont été cernés comme étant une solution aux inondations terrestres dans certains secteurs cibles dans la grande région de Sackville déjà sujette aux inondations. Les jardins de pluie sont également efficaces pour filtrer la pollution et les sédiments et, par conséquent, pour empêcher les eaux de ruissellement polluées d’atteindre les sources d’eaux douces et côtières et atténuer l’érosion côtière.

Un jardin de pluie est une dépression peu profonde (15 à 20 cm) peuplée de plantes et de graminées indigènes à racines profondes. Les jardins de pluie permettent à l’eau de pluie tombant sur des surfaces imperméables, comme des toitures, des allées, des stationnements et des pelouses compactées, d’être absorbée par des plantes tolérantes à l’eau et par le sol de manière naturelle, au lieu de pénétrer dans les égouts pluviaux. Les jardins de pluie imitent l’absorption naturelle et les capacités d’élimination de polluants d’une forêt ou d’une prairie. Les jardins de pluie peuvent absorber de 30 à 40 % plus de pluie qu’une pelouse standard. Ils peuvent aussi capturer et retenir l’eau de pluie pendant une courte période, laissant le sol absorber l’eau lentement.

Des affiches, des messages sur les réseaux sociaux, des communiqués, des kiosques d’information et des infolettres ont été utilisés pour promouvoir le programme auprès des résidents dans les secteurs du centre-ville de Sackville sujets aux inondations dans le but de favoriser leur participation. Les propriétaires de maison ont ensuite été consultés concernant l’emplacement, la conception, la taille et la composition des jardins. En plus des activités de sensibilisation aux jardins de pluie, EOS Éco-Énergie a organisé et animé des ateliers sur les questions des changements climatiques, de l’éco-anxiété et de l’adaptation dans la communauté.

Les lignes directrices communiquées par EOS Éco-Énergie aux propriétaires qui souhaitaient concevoir et planter des jardins de pluie présentaient des renseignements au sujet de la taille et de l’emplacement standards, de la conception, du type de sol et des plantes indigènes, pour veiller à ce que les jardins soient naturellement adaptés au climat local, ainsi que des directives d’entretien.

Mise en oeuvre

Au cours des trois années du projet, 31 jardins de pluie ont été conçus et construits avec succès à Sackville, soit 10 au cours de la première année, 10 au cours de la deuxième et 11 pendant la troisième. La première année du programme s’est appuyée sur la promotion au niveau local au moyen de dépliants, de messages sur les réseaux sociaux, de communiqués, de kiosques d’information ainsi que de l’infolettre et du site Web d’EOS Éco-Énergie. Le taux de participation initial au programme pendant la première année était extrêmement positif, avec des inscriptions jusqu’à la troisième année du programme.

Les animateurs du programme ont rencontré les propriétaires de chaque endroit pour évaluer l’emplacement et la taille de leur jardin de pluie, les conceptions ainsi que les plantes qu’ils souhaitaient planter dans leur jardin. Ils ont aussi discuté de l’entretien des jardins de pluie et du processus de surveillance. Les relations avec les entreprises locales ont été cultivées pour assurer l’accès aux espèces de plantes indigènes pour ces jardins, tandis que du compost et du paillis ont été remis gratuitement par la Ville de Sackville. L’entreprise de services publics locale a été contactée avant l’excavation des jardins de pluie afin de repérer les lignes de services publics se trouvant sur les propriétés des participants locaux.

Au cours des deux premières années, des sites de « dépavage » dans le cadre du projet élargi ont été évalués pour déterminer les coûts et la durabilité. Les emplacements et les conceptions ont nécessité une collaboration avec la Ville de Sackville. L’arrivée de la pandémie de COVID-19 a nui aux travaux de « dépavage » à l’un des sites sélectionnés au cours de la deuxième année du projet. Un site secondaire dans le village de Dorchester a été « dépavé » et converti en jardin de pluie, où plus de 300 plantes indigènes et non indigènes ont été plantées. Des bénévoles du village de Dorchester assurent la surveillance et l’entretien du jardin de pluie de 125,42 mètres carrés.

De plus, EOS Éco-Énergie a organisé et animé une série d’ateliers sur les questions des changements climatiques, de l’éco-anxiété et de l’adaptation dans la communauté. Malgré les défis causés par la COVID-19 concernant les rassemblements et les ateliers en présentiel, le programme de sensibilisation du projet, échelonné sur trois ans, a été en mesure d’atteindre 3000 personnes, surpassant l’objectif initial.

Résultats et suivi des progrès

La surveillance dans le cadre du projet comprenait plusieurs étapes clés :

  1. Visite des jardins tout au long de l’été et de l’automne.
  2. Prise de photos aux trois mois.
  3. Discussions avec les propriétaires pour évaluer le rendement de leur jardin pendant les périodes de forte pluie et les périodes de sécheresse.
  4. Surveillance du site du jardin de pluie communautaire durant les périodes de pluie et prise de photos.
  5. Surveillance des changements de comportements chez les bénévoles et les propriétaires.

Des sondages de suivi et des visites ont été menés auprès des propriétaires qui ont participé au projet dans les années antérieures pour évaluer l’état de leur jardin depuis la plantation. Le personnel d’EOS a aussi vérifié si les propriétaires avaient pris des mesures supplémentaires pour réduire les risques d’inondation, conserver l’eau ou utiliser la pluie comme ressource.

Efforts en matière de surveillance faisant l’objet d’un suivi :

  • Zone d’habitat restaurée
  • Plantes indigènes plantées
  • Pourcentage des plantes ayant survécu au premier hiver
  • Personnes jointes grâce aux activités du projet (sensibilisation et promotion)
  • Emplois créés
  • Bénévoles
  • Personnes qui ont modifié leurs comportements

Prochaine(s) étape(s)

EOS recommande fortement la plantation de jardins de pluie localement et partout au Canada. Ils sont faciles à creuser et à planter. Ils offrent de nombreux avantages pour la gestion de l’eau douce et contribuent à renforcer la résilience des communautés aux changements climatiques. Les plantes indigènes qui aiment l’eau ont des racines profondes et contribuent à améliorer la perméabilité du sol. Des sites supplémentaires à Sackville, au Nouveau-Brunswick, pour d’autres jardins de pluie ont été cernés tout au long de la troisième année du projet. EOS a reconnu ces sites en constatant que d’autres secteurs étaient sujets aux inondations pendant les périodes de pluie. Ces sites supplémentaires proviennent aussi de demandes de propriétaires qui souhaitent planter des jardins de pluie plus tard dans l’année. Les emplacements à Sackville incluent des sites le long de la Place Pickard, de la rue King, de la rue Salem et la partie inférieure de la rue Estabrooks. Il y a beaucoup de potentiel pour continuer à planter plus de jardins de pluie à l’avenir à Sackville, au Nouveau-Brunswick.

Ressources

Lien vers l’étude de cas complète (en anglais seulement)

Ressources supplémentaires :

 

L’utilisation des projections en changements climatiques permet de prendre de meilleures décisions d’adaptation, car cela vous permet de mieux comprendre comment le climat peut changer. Pour savoir comment choisir, accéder et comprendre les données climatiques, visitez la Zone d’apprentissage de Donneesclimatiques.ca. 

Pour plus d’informations sur les variables qui peuvent être utiles dans les travaux liés aux incendies de forêt, visitez Donneesclimatiques.ca et cliquez sur « Explorer par variable ». Vous trouverez ici des projections climatiques futures pertinentes liées incendies de forêt notamment :