Comprendre et évaluer les impacts
Les sports de plein air sont un aspect important de la culture hivernale du Québec. En plus de s’inscrire dans le quotidien d’une part importante de la population, certaines activités sont aussi une source de tourisme et génèrent d’importantes retombées économiques dans plusieurs régions éloignées des grands centres. Le ski alpin est l’une de ces activités-phares, avec 75 stations de ski réparties dans 16 régions touristiques de la province.
Cependant, la pratique de ces activités hivernales est compromise par les changements climatiques. Les projections pour la province prévoient un réchauffement des températures moyennes hivernales, une baisse du couvert neigeux et une augmentation des précipitations liquides en hiver. Ces projections risquent d’avoir un impact négatif sur les conditions de pratique de sports hivernaux, qui nécessitent une neige abondante et des températures froides et stables. Ceci représente donc une menace envers l’industrie du plein air hivernal et la prospérité des nombreuses communautés qui en dépendent.
Ce constat a mené le consortium Ouranos, l’Association des stations de ski du Québec, les stations de ski Bromont, Sutton et Orford ainsi que l’Université du Québec à Montréal (UQAM) à collaborer sur une étude permettant d’évaluer de façon approfondie l’impact des changements climatiques sur l’industrie du ski au Québec et d’identifier des actions d’adaptation que les opérateurs de station pourront mettre en œuvre afin de maintenir le niveau d’activité de leurs sites. Ce projet a aussi intégré l’apport de différents acteurs locaux, tels que les municipalités régionales de comté (MRC) et des organismes de développement économique. La démarche visait à travailler en concertation avec les milieux en utilisant des cas spécifiques tout en produisant des résultats qui pourraient aussi être utilisés par les stations de ski d’une variété de régions dans le cadre de développement de stratégies locales d’adaptation aux changements climatiques.
Afin de mieux évaluer les différentes actions d’adaptation possibles, l’équipe de projet a d’abord réalisé un portrait de l’industrie et des changements climatiques associés. Ce portrait comprend une revue des savoirs sur les changements climatiques et l’industrie du ski alpin, ainsi qu’une analyse des projections climatiques spécifiques à la région des Cantons-de-l’Est.
Cette analyse a d’ailleurs révélé qu’en l’absence d’adaptation, le début de la saison sera retardé d’environ 7 à 10 jours à l’horizon 2050 par rapport à 2020. De plus, la saison de ski devrait voir une diminution de 10 à 20 jours d’opération. Toutefois, cette diminution ne compromettra pas la capacité des stations ciblées par l’étude à opérer au-dessus du seuil minimum de 100 jours de ski. Finalement, le domaine skiable disponible pourrait baisser de 20 à 30 % des pistes ouvertes, en moyenne, pour les trois stations à l’horizon 2050.