Digue maritime du parc Xwu'nekw

En 2017, les responsables du district de Squamish, en Colombie-Britannique, ont recommandé l’installation d’une digue maritime au parc Xwu’nekw (prononcé Whoo-Nay-Oak) dans le cadre de leur Plan de gestion intégrée des risques d’inondation dans le but de protéger la communauté et le centre-ville contre les inondations côtières et d’autres impacts découlant de l’évolution continue du climat. En Squamish, le terme Xwu’nekw signifie « où les grands canoës sont échoués ». Aujourd’hui, le parc accueille un abri de restauration de canoës de la nation Squamish et une installation d’entreposage pour le club de pagayage. Pour déterminer les impacts des changements climatiques actuels et futurs sur la digue maritime proposée pour le parc Xwu’nekw, une évaluation de la résilience climatique a été réalisée. Sur les dix scénarios de risques associés aux changements climatiques évalués, seuls trois ont été considérés comme présentant un risque modéré. Ces scénarios étaient liés à l’acidification des océans, à l’augmentation du niveau des inondations côtières et à un événement de vagues de débordement. Après avoir effectué l’évaluation et reçu des recommandations pour améliorer la résilience de la digue maritime, le district de Squamish est passé à la phase de conception et a sollicité les commentaires du public sur deux options de conception de la digue. La conception convenue de la digue sera un mur maritime encastré fabriqué de palplanches métalliques qui intégrera des améliorations d’habitats et des caractéristiques de restauration, tout en maintenant l’utilisation du parc public et l’accessibilité à l’eau. Squamish a soumis plusieurs demandes de permis et attend actuellement les approbations. La construction de la digue maritime devrait commencer en août 2023.

Comprendre et évaluer les impacts

Situé à la tête de la baie de Howe, le district de Squamish est fréquemment exposé aux inondations et aux dangers connexes, comme l’érosion et les ondes de tempête. En 2017, Squamish a élaboré un plan de gestion intégrée des risques d’inondation (PGIRI) pour cartographier les zones à risque d’inondation. Conformément aux directives du gouvernement provincial, le plan suppose que d’ici 2100, les changements climatiques seront responsables de l’élévation du niveau de la mer d’un mètre. De plus, les débits de pointe des rivières augmenteront de 10 %. Les résultats du PGIRI ont réaffirmé que Squamish est à risque d’inondations côtières et ont déterminé que les digues existantes n’offriraient pas de protection contre une inondation survenant une fois sur 200 ans.

En 2019, un rapport sur la résilience selon l’Optique des changements climatiques a été produit dans le cadre des exigences de financement d’Infrastructure Canada afin de déterminer les répercussions possibles des changements climatiques sur la conception de la digue maritime proposée par le PGIRI. Une approche d’évaluation des risques par les praticiens du CVIIP a été adoptée pour déterminer les impacts des changements climatiques pendant la construction de la digue (2020) et tout au long de la durée de vie de la digue (2100). Six paramètres de changements climatiques et deux événements cumulatifs ont été utilisés : la qualité de l’air lors des feux de forêt, les épisodes de chaleur extrême, l’élévation du niveau de la mer, les ondes de tempête, les effets des vagues dues au vent, l’acidification des océans, l’augmentation du niveau des inondations côtières et un événement de vagues de débordement. Les données et tendances climatiques ont été obtenues à partir de la littérature et de documents provinciaux, alors que les données sur les températures actuelles proviennent du Pacific Climate Impacts Consortium et des données météorologiques historiques du gouvernement du Canada. Dix scénarios de risques liés aux changements climatiques ont été évalués en fonction de la probabilité et des conséquences d’un risque climatique dépassant une valeur seuil prédéterminée et ayant des répercussions négatives sur la digue maritime. Sur les dix scénarios évalués, trois ont été jugés comme étant des risques modérés liés à l’acidification des océans, à l’augmentation du niveau des inondations côtières et aux vagues de débordement.

Déterminer les actions

L’évaluation des risques a déterminé en général que la digue maritime demeurera résiliente au cours des 100 prochaines années. Les recommandations suivantes ont été formulées pour éclairer la prise de décisions concernant la conception proposée et la construction de la digue maritime :

  • Intégrer une capacité d’adaptation dans la conception de la digue afin de permettre une augmentation supplémentaire d’un mètre de la hauteur de la crête de la digue pour tenir compte de l’augmentation continue du niveau de la mer.
  • Concevoir la digue en y intégrant des mesures de résilience à l’érosion.
  • Procéder à une analyse pour déterminer si les éléments d’amélioration des habitats au pied de la digue favorisent aussi l’atténuation des vagues et réduire les risques de vagues de débordement.
  • Considérer l’acidification des océans dans la conception des éléments exposés afin de tenir compte des performances de corrosion attendues.

Après avoir effectué l’évaluation des risques et d’autres études géotechniques, la phase de conception a été lancée. Squamish a sollicité les commentaires des intervenants dans le secteur des activités maritimes récréatives et des parcs, des parties prenantes dans le domaine de l’environnement, du grand public, des secteurs du tourisme et des affaires, et des gouvernements, y compris la nation Squamish, la province de la Colombie-Britannique et les agences fédérales. En juin 2020, deux concepts initiaux de digue ont été présentés pour recueillir les commentaires de la communauté. Le mois suivant, un concept final a été confirmé.

Mise en oeuvre

Une fois le concept de la digue finalisé, Squamish a soumis des demandes de permis en vertu de la Loi sur les eaux navigables canadiennes, de la Dike Maintenance Act (Loi sur l’entretien des digues), de la Loi sur les pêches et de la Loi sur la conservation du patrimoine. Squamish a également réalisé une évaluation des impacts archéologiques avant le début des travaux sur le site afin d’évaluer et de gérer toute ressource archéologique potentielle sur le site proposé.

Résultats et suivi des progrès

La digue maritime proposée pour le parc Xwu’nekw, une fois terminée, protégera 3,5 km2 de zone côtière inondable. La digue sera dotée d’un mur maritime « à encoche » ou encastré fabriqué de palplanches métalliques avec une face verticale du côté de l’eau pour éviter d’empiéter sur l’abri à canoës et l’entrepôt à pagaie existants. La digue maintiendra environ 4 500 mètres carrés d’espace utilisable dans le parc, avec une largeur d’environ 24 mètres. La conception simplifiera les utilisations futures de l’eau, comme les quais, et les utilisations potentielles d’entreposage de bateaux et de commodités publiques. La conception finale intégrera également des caractéristiques d’amélioration et de restauration des habitats afin d’accroître la complexité écologique et la valeur des habitats dans l’environnement marin.

Prochaine(s) étape(s)

La conception de la digue maritime proposée est actuellement en attente d’approbation et la construction devrait commencer en août 2023.

Ressources