Comprendre et évaluer les impacts
La santé des cours d’eau dépend de divers facteurs, notamment de l’hydrologie, de la température, de la géomorphologie, de la structure des habitats et de la qualité de l’eau. La température de l’eau constitue un paramètre critique, car celle-ci régule les processus biotiques et abiotiques dans les cours d’eau. Le régime de la température de l’eau dans les cours d’eau est influencé par la source de rejet (p. ex., eaux souterraines, ruissellement en surface), l’ombrage, la radiation solaire et les stress anthropogéniques. Durant les mois d’été, on peut observer un gradient longitudinal d’eaux plus froides en amont et plus chaudes en aval. Près des zones en amont, l’ombrage protège bien les cours d’eau contre la radiation solaire et ceux-ci sont principalement alimentés par les eaux souterraines plus froides, dont la température se situe en moyenne aux alentours de 8 °C dans le sud de l’Ontario.
La température maximale des effluents des bassins dans la région du Grand Toronto se situe généralement entre 26 et 31 ⁰C, avec une hausse de température observée en amont et en aval entre 4 et 11 ⁰C pendant les mois d’été. Plusieurs facteurs peuvent expliquer les variations des températures de rejets dans les bassins, notamment le temps de rétention et l’élévation de la sortie d’eau sous le bassin permanent. Dans certains cas, la pollution thermique provenant des bassins d’eaux pluviales peut dérégler les températures d’eau plus froides des cours d’eau au-delà du seuil acceptable des espèces qui y habitent.
Le bassin de gestion des eaux pluviales (GEP) utilisé dans le cadre de cette étude est situé au 60 Upperlinks Drive à Brampton, en Ontario. Il traite les eaux de ruissellement provenant d’une zone résidentielle de moyenne densité. Le bassin occupe une surface d’environ 3000 m2 et il a une profondeur permanente d’environ 2 mètres. Pendant une tempête, le niveau d’eau du bassin monte à mesure que les eaux de ruissellement de la sous-division pénètrent par l’entrée du bassin.
L’équipe du projet a préparé des modèles dans le but de déterminer la charge thermique du bassin au cours des six dernières années (2012 à 2018). Les données pluviométriques cumulatives sur 5 minutes pour le modèle de débit sortant étaient disponibles auprès d’une station météorologique avoisinante de la TRCA. Les données sur les températures ambiantes ont été recueillies auprès d’Environnement Canada sur le site weatherstats.ca. La charge thermique la plus importante, de pointe et saisonnière, est survenue en 2016 et en 2018. Cela a surtout été causé par les températures ambiantes plus élevées durant ces années.