Adaptation précoce des règlements et des mesures incitatives concernant les clapets antiretour

Le programme de subvention pour la protection contre les inondations de sous-sols (Basement Flooding Protection Subsidy Program) de la Ville de Winnipeg a fonctionné de 2011 à 2016; cette étude de cas a été rédigée en 2014 pour témoigner de ce programme qui n’est plus en cours à la Ville. Après que les précipitations passées aient dépassé la capacité des systèmes de gestion des eaux pluviales et des eaux usées de Winnipeg, la Ville a adopté un règlement sur les clapets antiretour en 1979, suivi de plusieurs autres mesures visant à protéger les habitations contre les inondations de sous-sols. Les données fournies par les compagnies d’assurance avaient indiqué que les dommages causés aux habitations par le refoulement des égouts étaient en augmentation depuis trois ou quatre décennies, avec une augmentation alarmante au cours des cinq à dix dernières années. Ce n’est pas une coïncidence si, dans la même période, les changements climatiques contribuent à l’augmentation de la fréquence des précipitations intenses, qui entraînent le refoulement des égouts dans les habitations. Winnipeg a pris des mesures proactives dans les années 1970 et continue à faire évoluer et à renouveler ses programmes qui encouragent l’utilisation de clapets antiretour, un mécanisme de protection précieux contre les dommages causés par le refoulement des égouts. Depuis 1979, les maisons doivent être construites avec un clapet antiretour sur le raccordement à l’égout sanitaire. Environ 28 % des maisons de Winnipeg ont installé un clapet antiretour et 15 % ont installé un système de puisard depuis la mise en œuvre des règlements, en 2014. La Ville a pris des engagements importants pour le renouvellement des infrastructures d’égouts, comme le programme de subvention pour la protection contre les inondations de sous-sols (2011-2016). Ce programme visait à inciter les propriétaires à installer des clapets antiretour et des systèmes de puisard en offrant une remise de 60 % à l’achat de ces dispositifs, jusqu’à 1 000 $ et 2 000 $ respectivement. Le coût du programme a été partagé en parts égales par la Ville de Winnipeg et la province du Manitoba de 2011 à 2015. En 2016, la dernière année du programme a été subventionnée par la Ville. En trois ans, le programme a généré 2 269 demandes supplémentaires de clapets antiretour approuvées et 3 292 demandes de puisards approuvées, soit une augmentation importante du nombre de foyers protégés dans la ville.

Comprendre et évaluer les impacts

La Ville de Winnipeg est située dans un ancien lac glaciaire sur une plaine inondable remarquablement basse sur une topographie plate. Les changements climatiques entraînant des précipitations intenses plus fréquentes et plus sévères, les maisons privées de Winnipeg peuvent être endommagées par le refoulement d’eaux usées dans les drains de plancher des sous-sols, les toilettes et les éviers. Cette observation a été confirmée par des données des compagnies d’assurance, qui ont indiqué que les dommages causés par les refoulements d’égouts étaient en augmentation depuis trois ou quatre décennies, avec une hausse alarmante au cours des cinq à dix dernières années. Ces dernières années, les dommages causés aux habitations par les refoulements d’égouts et autres dégâts d’eau ont dépassé les 2 milliards de dollars par an. Ces tendances nationales combinées à la géographie de la région ont fait qu’il était primordial pour Winnipeg d’introduire des mesures d’adaptation. La Ville a connu par le passé de nombreux épisodes de précipitations extrêmes qui ont dépassé la capacité de ses systèmes de gestion des eaux pluviales et des eaux usées. Ces précipitations ont convaincu les autorités locales de réfléchir sérieusement à des mesures d’atténuation pour protéger les habitations contre les inondations de sous-sols, un problème exacerbé par les changements climatiques.

Déterminer les actions

Les clapets antiretour ont été désignés comme une mesure efficace pour réduire le risque de refoulement d’égouts dans les habitations pendant des épisodes de précipitations extrêmes. Un large consensus parmi les spécialistes des collectivités locales de tout le Canada soutient l’idée que les clapets antiretour constituent un mécanisme de protection précieux pour toutes les maisons raccordées à un réseau d’égouts sanitaires. Le plan de Winnipeg visant à encourager l’installation de clapets antiretour a commencé dans les années 1970 en mettant l’accent sur les règlements et l’application du code, mais il a considérablement évolué depuis. L’un des principaux obstacles à l’adaptation à Winnipeg a été la mobilisation de la population, car la plupart des propriétaires ne savent pas s’ils ont ou non un clapet antiretour ou une pompe de puisard, où ils sont situés et comment ils doivent être entretenus. Par conséquent, la Ville de Winnipeg a reconnu l’importance d’éduquer le public sur la façon de trouver et d’entretenir une pompe de puisard et un clapet antiretour. Depuis l’introduction du premier règlement sur les clapets antiretour en 1979, la Ville s’est fixé comme priorité de combiner des programmes de subvention pluriannuels avec des initiatives d’éducation pluriannuelles dans ce domaine. Cela a permis de maximiser l’efficacité des divers programmes de mesures incitatives en informant le public sur l’importance de l’installation de clapets antiretour, ce qui a motivé des particuliers à profiter des programmes de subvention et à installer ces dispositifs dans leurs maisons. En acceptant de contribuer au financement, la province du Manitoba a joué un rôle important en permettant à Winnipeg d’explorer les programmes de subvention dans le cadre de sa planification de l’adaptation, ce qui a finalement conduit à l’élaboration du programme de subvention pour la protection contre les inondations de sous-sols.

Mise en œuvre

En 1979, Winnipeg est devenue l’une des premières municipalités du Canada à adopter un règlement exigeant l’installation de clapets antiretour dans toutes les nouvelles maisons. Depuis 1979, les maisons doivent être construites avec un clapet antiretour sur le raccordement à l’égout sanitaire. En 1990, la Ville a mis en œuvre un règlement sur les pompes de puisard et les fosses qui protège davantage les propriétaires privés contre l’inondation de sous-sols en éliminant l’écoulement des dalots souterrains envoyé au réseau d’eaux usées et en le rejetant en surface sur la propriété. Ces règlements ont été mis en œuvre afin de garantir que les nouveaux aménagements dans la ville soient résistants au refoulement des eaux usées pendant des épisodes de précipitations de plus en plus graves et fréquents. Comme le cœur de Winnipeg a été construit avant 1979, la Ville a mis en place le programme d’aide et de subvention en lien avec les inondations de sous-sols (Basement Flood Relief and Subsidy Program) afin d’encourager l’installation de clapets antiretour et de pompes de puisard dans les vieilles maisons qui ne sont pas assujetties au règlement. Winnipeg a offert de payer 60 % des coûts facturés pour l’installation d’un clapet antiretour en ligne ou d’un système de puisard, jusqu’à concurrence de 1 000 $ et 2 000 $ respectivement. La province du Manitoba a accepté de partager en parts égales le coût du financement du programme avec la Ville de Winnipeg. Toutes les maisons de Winnipeg sont admissibles au programme, quels que soient leurs antécédents en matière d’inondation (si elles ont été construites avant 1979 ou s’il a été démontré qu’un clapet antiretour n’a pas été installé). Depuis le début de la mise en application du règlement, Winnipeg a également pris des engagements importants pour le renouvellement des infrastructures d’égouts dans toute la ville — le programme de subvention pour la protection contre les inondations de sous‑sols en est un exemple. La Ville de Winnipeg a complété les mesures d’adaptation mentionnées par des initiatives éducatives visant à informer le public sur cette question. La Ville a mobilisé le public au moyen de présentations faites aux propriétaires lors de l’édition locale du Salon de l’habitation et du jardin (Home and Garden Show), où des agents ont expliqué comment trouver et entretenir correctement une pompe de puisard et un clapet antiretour. Ils ont également envoyé régulièrement aux propriétaires des dépliants contenant des informations sur les clapets antiretour. Les mesures d’adaptation mises en œuvre à Winnipeg sont en constante évolution et se complètent bien.

Résultats et suivi des progrès

En 2014, depuis la mise en application du règlement exigeant l’installation obligatoire d’un clapet antiretour dans les nouvelles maisons en 1979, environ 28 % des maisons de Winnipeg ont installé un clapet antiretour. Quinze pour cent (15 %) des foyers ont installé un système de puisard. Ces chiffres sont la preuve concrète que Winnipeg a renforcé sa résilience face aux futurs épisodes de précipitations extrêmes qui exerceront une pression sur le réseau d’égouts municipal. La mise en application précoce du règlement sur les clapets antiretour a protégé une partie relativement importante de Winnipeg contre les inondations de sous-sols. En particulier, le règlement a fait en sorte que le risque d’inondation des sous-sols dans les nouveaux projets d’aménagement soit faible depuis plus de 40 ans. Le nombre de maisons protégées a continué à augmenter au fil du temps, surtout avec l’introduction du programme de subvention pour la protection contre les inondations de sous-sols. En l’espace de six ans, le programme a généré 2 269 demandes supplémentaires approuvées pour des clapets antiretour et 3 292 demandes approuvées pour des puisards. Cela représente une augmentation importante du nombre de foyers protégés dans la ville. Le succès du programme de subvention repose sur le partage des coûts avec le gouvernement provincial. Charles Boulet, ingénieur principal de projet pour la Ville de Winnipeg, a mentionné : « Nous avons reçu un engagement de leur part (la province du Manitoba) pour les trois dernières années, et nous allons leur demander de s’engager pour trois années de plus ». Obtenir le partage des coûts à 50 % a représenté l’un des plus grands défis de la mise en œuvre du programme de subvention. M. Boulet a ajouté qu’il appuierait sans réserve la mise en œuvre de programmes similaires dans d’autres villes, car il s’agit d’un moyen efficace de prévenir les inondations de sous-sols. Un autre résultat important du projet a été l’importance de faire participer le public pour le sensibiliser à cette question. Les programmes de subvention sont d’autant plus efficaces que le public comprend l’importance et les avantages de ce qu’il achète.

Prochaine(s) étape(s)

Depuis qu’elle a pris ses premières mesures dans les années 1970, la Ville de Winnipeg a continué à faire évoluer ses programmes pour prévenir les dommages causés aux habitations par les inondations de sous-sols. Cette tendance devrait se poursuivre, car la Ville a démontré par ses actions qu’elle était déterminée à améliorer sa capacité d’adaptation dans ce domaine. Parmi les autres actions à venir pour la Ville, on peut citer la poursuite de la combinaison des travaux de délestage des égouts, qui comprennent la séparation des égouts dans diverses parties de la ville. Winnipeg a réussi à évoluer et à améliorer continuellement ses efforts d’adaptation, ce qui a permis de créer une collectivité plus sûre et plus résiliente.

Ressources