Adaptation aux changements climatiques par la Première Nation de l’île Georgina

Les Premières Nations de l’île Georgina, situées sur le lac Simcoe dans le sud de l’Ontario, ont lancé un projet de trois ans, de 2012 à 2015, afin d’aborder les impacts actuels et futurs des changements climatiques sur leur collectivité, notamment les changements dans la qualité de la glace, les populations animales et les menaces pour la qualité de l’eau. Les changements dans la qualité de la glace peuvent entraver l’accessibilité de l’île pendant la saison hivernale si la glace devient trop mince pour que certains modes de transport puissent la traverser en toute sécurité. Les changements dans les populations de poissons et d’oiseaux peuvent toucher la pêche locale ainsi que le fonctionnement de l’écosystème. Enfin, la réduction de la qualité de l’eau due à des précipitations extrêmes peut avoir un impact sur la santé des habitants. À la lumière de ces défis, le projet a guidé le développement de l’adaptation aux changements climatiques et des plans de mise en œuvre. Ces plans ont été partiellement basés sur les évaluations de la vulnérabilité et des risques qui avaient été effectuées par la collectivité au début du projet, ainsi que sur la collecte continue de connaissances écologiques traditionnelles (CET), de connaissances communautaires et de connaissances scientifiques occidentales. Les connaissances ont été recueillies de diverses manières, notamment par le biais de réunions de mobilisation communautaire et de sondages distribués. Les efforts futurs liés aux changements climatiques sur l’île Georgina consistent en la formation d’un plan de sous-bassin hydrographique qui engloberait l’ensemble du territoire des Premières Nations de l’île Georgina (y compris les îles adjacentes et les connexions continentales) ainsi que la mise en œuvre des mesures déterminées.

Comprendre et évaluer les impacts

Le projet d’une durée de trois ans a mis en place une équipe de projet composée de membres de la Première Nation des Chippewas de l’île Georgina, du Centre ontarien de ressources sur les impacts climatiques et l’adaptation (OCCIAR), qui comprenait des membres de divers ministères provinciaux. L’équipe du projet et la collectivité ont d’abord compilé les renseignements occidentaux relatifs aux tendances des changements climatiques propres à la région, les connaissances écologiques traditionnelles (CET) et les connaissances communautaires. Grâce à ces renseignements, le projet a utilisé des évaluations des risques et des vulnérabilités pour comprendre systématiquement les défis auxquels est confrontée la collectivité de l’île Georgina. Ces renseignements ont permis de mettre en évidence les effets actuels sur la collectivité, tels que les conditions de glace dangereuses, les populations de poissons imprévisibles et les réductions de la qualité de l’eau. Les évaluations ont montré que des facteurs tels que l’augmentation de la vitesse des vents et la modification des schémas saisonniers exacerbent les inquiétudes concernant la qualité future de l’eau et l’accès à l’île en hiver.

Déterminer les actions

L’étude de cas s’est appuyée sur le cadre officiel d’adaptation et de vulnérabilité aux changements climatiques fourni par le Centre ontarien de ressources sur les impacts climatiques et l’adaptation (OCCIAR). Au cours de la deuxième année du projet (2013-2014), le cadre a été suivi de près pour déterminer les mesures nécessaires. Conformément au cadre, les données ont d’abord été recueillies à partir de diverses sources, notamment par le biais d’une enquête sur les connaissances écologiques traditionnelles (CET) ainsi que par l’utilisation de la science occidentale et la sensibilisation de la collectivité. Ensuite, les vulnérabilités actuelles ont été déterminées en évaluant les mécanismes d’adaptation aux changements climatiques passés et présents des collectivités, ainsi qu’en interprétant les données du sondage sur les CET. Ces données ont ensuite été comparées à la science occidentale afin de fournir une compréhension à multiples facettes. Des outils tels que des schémas en forme d’arbres ont été utilisés pour organiser et visualiser les renseignements. Troisièmement, les plus grandes vulnérabilités ont été classées par ordre de priorité à l’aide d’une matrice d’évaluation des risques. Cette hiérarchisation des impacts futurs permettra finalement à la collectivité de déterminer les mesures appropriées pour y répondre. Ce processus a été en partie rendu possible grâce au soutien d’Affaires autochtones et Développement du Nord Canada. Bien que ce ministère ait été dissous, il a été remplacé par Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada (RCAANC).

Résultats et suivi des progrès

À ce jour, le processus de planification a permis de déterminer les impacts les plus urgents des changements climatiques sur la collectivité des Chippewa de l’île Georgina. La détermination systématique des vulnérabilités et des impacts s’est fortement appuyée sur la contribution de la collectivité par le biais de réunions programmées et de sondages distribués. Ce recours a permis de renforcer l’autonomie des membres de la collectivité et d’enrichir la compréhension des menaces réelles que représentent les changements climatiques. En définitive, la détermination des vulnérabilités et des impacts futurs permettra à la collectivité d’élaborer des mesures pour y remédier.

Prochaine(s) étape(s)

Pour l’avenir, la Première Nation des Chippewas de l’île Georgina pourrait continuer de mettre en œuvre son plan d’adaptation et de créer un plan de mise en œuvre connexe. En outre, la collectivité cherchera à intégrer la planification de l’adaptation et les changements climatiques dans les politiques et les plans communautaires existants, tels que le plan du sous-bassin hydrographique, le cas échéant. Enfin, la collectivité a l’intention de poursuivre la mobilisation et la sensibilisation de la collectivité après ces étapes. La collectivité reconnaît l’importance de réexaminer périodiquement les plans pour en vérifier la pertinence, la robustesse et l’évolution du contexte et a signalé la nécessité d’intégrer des dispositions relatives à la mise à jour et à la révision dans les plans susmentionnés. Alors que le projet avait officiellement pris fin en 2015, les renseignements disponibles n’abordent pas l’avancement de ces prochaines étapes.

Ressources

Lien vers l’étude de cas complète (en anglais seulement)

Ressources supplémentaires :

Si vous souhaitez en savoir plus sur les expériences et les histoires des peuples autochtones dans un climat changeant, visitez le Indigenous Climate Hub (en anglais seulement). Vous pouvez également trouver sur la plateforme un certain nombre d’outils de ressources sur le changement climatique pour que les peuples autochtones puissent surveiller et s’adapter au climat en constante évolution.

Faites partie du Hub pour échanger des connaissances et des expériences avec d’autres leaders autochtones du changement climatique travaillant sur des questions similaires, en vous inscrivant ici : https://indigenousclimatehub.ca/members-network/