Laboratoire vivant – Est des Prairies

Le Laboratoire vivant – Est des Prairies fait partie d’un projet plus vaste, l’Initiative des laboratoires vivants, qui vise à faire progresser les activités scientifiques collaboratives en agronomie et à résoudre certains des problèmes environnementaux les plus urgents au Canada. L’Initiative est un réseau de laboratoires vivants partout au pays regroupant des exploitants agricoles, des chercheurs et divers partenaires qui travaillent en collaboration sur les fermes à mettre au point de nouveaux outils et techniques adaptés aux milieux et aux besoins locaux.  Le Laboratoire vivant – Est des Prairies consiste en des activités de recherche effectuées dans quatre bassins versants au Manitoba : les bassins du cours supérieur de la rivière Oak, du lac Swan, du ruisseau North Shannon et du canal Main Drain. Dans les sites de recherche, les exploitants agricoles, les chercheurs et divers partenaires locaux collaborent pour trouver des solutions aux problèmes agroenvironnementaux locaux. Les partenaires locaux et les exploitants agricoles ont déterminé quatre priorités environnementales en tenant compte de la diversité du paysage agricole de la région : la santé du sol, la gestion de l’eau, la conservation de l’habitat et les changements climatiques. De plus, les activités de recherche sont élaborées compte tenu des priorités et des besoins particuliers de chaque bassin versant. L’objectif global est d’accompagner les producteurs et les collaborateurs en vue d’améliorer la résilience et la durabilité de l’agriculture dans les quatre bassins versants ciblés.

Comprendre et évaluer les répercussions

La conversion des Prairies canadiennes à la production agricole présente des défis nécessitant des pratiques de gestion qui aideront les producteurs à s’adapter aux changements climatiques, à réduire la contamination de l’eau, à améliorer la conservation du sol et de l’eau et à optimiser la capacité de l’habitat et la biodiversité dans les paysages agricoles. Dans cette optique, les producteurs agricoles, les partenaires et les scientifiques collaborent en vue d’élaborer des pratiques de gestion et d’évaluer leur faisabilité et leurs avantages pour favoriser une adoption optimale et rapide. Ils réalisent notamment les activités suivantes :

  • déterminer les conséquences des dépressions et des milieux humides naturels existants sur l’hydrologie, le débit de pointe, les volumes de ruissellement et la qualité de l’eau;
  • élaborer conjointement des indicateurs de la santé et de la fertilité du sol dans les exploitations agricoles;
  • comprendre la dynamique du paysage et l’efficacité de l’utilisation des éléments nutritifs présents dans les engrais à libération lente;
  • évaluer les avantages environnementaux associés aux pratiques de gestion des zones et de conservation ciblée sur certains endroits;
  • élaborer des pratiques de gestion du drainage par tuyaux enterrés afin de réduire les pertes d’éléments nutritifs et d’habitat;
  • évaluer des approches novatrices visant à prévenir les pertes d’eau et d’éléments nutritifs grâce à la captation et au stockage de l’eau de ruissellement dans les exploitations agricoles;
  • évaluer le recours à la gestion régénératrice des pâturages afin de capturer et de séquestrer le carbone dans le sol des prairies;
  • établir et évaluer des pratiques visant à améliorer l’habitat des insectes bénéfiques dans les terres arables et à préserver les terres, tout en réduisant au minimum les risques pour la production;
  • mesurer les conséquences socioéconomiques de l’adoption de pratiques de gestion bénéfiques pour les producteurs et les collectivités.

Cerner les mesures à prendre

Comme les innovations sont élaborées conjointement avec les exploitants agricoles du début à la fin, elles ont plus de chances d’être adoptées par ces derniers. Le processus d’élaboration conjointe permet de s’assurer que les innovations sont économiquement viables, techniquement réalisables et souhaitables pour les producteurs, en plus d’être rigoureuses sur le plan scientifique. La collaboration avec les exploitants agricoles tout au long du cycle de l’innovation est donc essentielle.

Mise en œuvre

Les séances d’information et les ateliers d’élaboration conjointe réunissant les producteurs et les collaborateurs ont contribué à établir les priorités de recherche et à élaborer conjointement des protocoles de recherche pour aborder les enjeux agroenvironnementaux déterminés par les producteurs. Ces priorités et mesures ont été mises en œuvre dans le cadre d’activités de recherche. Actuellement, les exploitants agricoles des bassins versants du cours supérieur de la rivière Oak, du lac Swan, du ruisseau North Shannon et du canal Main Drain participent à des projets de recherche qui comprennent la construction de pistes et de bandes riveraines comportant des graminées vivaces, les cultures de couverture, les cultures intercalaires et les polycultures ainsi que la construction de petits milieux humides (bassins de retenue).

Résultats et suivi des progrès

L’initiative vise à mettre au point des technologies et des meilleures pratiques de gestion afin de donner aux exploitants agricoles du Manitoba les outils dont ils ont besoin pour s’adapter aux changements climatiques, mieux s’occuper de la qualité de l’eau et de la conservation du sol et améliorer la biodiversité dans le paysage agricole. Grâce à ce laboratoire vivant, les producteurs sont mieux outillés pour améliorer les habitats d’insectes bénéfiques, élaborer de meilleures pratiques de drainage au moyen de tuyaux, prévenir les pertes d’éléments nutritifs, d’eau et d’habitat, et utiliser la gestion régénératrice des pâturages pour capter et séquestrer le carbone dans le sol des prairies.

Prochaines étapes

Les prochaines étapes du projet comprennent la collecte et l’analyse des données ainsi que l’interprétation des résultats. Les résultats des activités de recherche seront ensuite compilés, et des pratiques exemplaires de gestion dans les quatre domaines prioritaires, soit la santé du sol, la gestion de l’eau, la conservation de l’habitat et les changements climatiques, pourront être déterminées et communiquées aux producteurs.

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