Résilience aux inondations - CMM - Plan Archipel

La Communauté Métropolitaine de Montréal (CMM – 82 municipalités) a développé un portail pour la résilience aux inondations suite aux deux dernières grosses périodes d’inondation (2017 et 2019). Le but est de proposer une harmonisation et une mise a jour des données de zones inondables à l’échelle de la CMM. La CMM propose une nouvelle façon de gérer les zones inondables. Le plan Archipel pour les inondations est notamment composé de deux volets : Le premier volet (fin 2020) vise à : réaliser une cartographie des plaines inondables; proposer un règlement basé sur le risque; proposer une nouvelle réglementation québécoise, en collaboration avec le gouvernement du Québec; installer 29 stations de mesure du niveau d’eau en temps réel; bâtir un site Web de suivi et de prévision des crues; réaliser des projets-pilotes de caractérisation du risque dans les municipalités vulnérables aux inondations. Le 2e volet du mandat (fin 2023) consistera notamment à caractériser le risque pour l’ensemble du territoire. Les objectifs sont de : garantir la sécurité des personnes; minimiser les dommages sur le cadre bâti; minimiser les pertes matérielles; diminuer la vulnérabilité des éléments exposés aux inondations et éviter d’ajouter de nouveaux éléments vulnérables en zone inondable.

Comprendre et évaluer les impacts

Prendre une approche de gestion de risques. Actuellement la gestion des zones inondables s’effectue en se basant sur une seule variable : la probabilité d’occurrence d’une crue menant à l’inondation du territoire. C’est la fameuse approche du 0-20 ans/0-100 ans qui est utilisée depuis longtemps au Québec. En revanche, l’approche de gestion des inondations par le risque implique la prise en compte de tous les facteurs influençant le niveau de risque, et non seulement la probabilité d’occurrence d’une crue. La caractérisation de ces facteurs est ainsi nécessaire pour mesurer le niveau de risque et déterminer les options qui permettraient de le réduire. C’est donc une approche par le risque que la CMM veut implanter sur l’ensemble de son territoire. Cette approche est reconnue mondialement par les experts des inondations, dont l’organisme français Cerema.

Voici les grandes étapes pour mesurer le niveau de risque d’inondation : d’abord, la caractérisation de la probabilité d’inondation se calcule par la probabilité d’occurrence de l’aléa et de l’efficacité des mesures de prévention et de protection. Ensuite, la caractérisation de la vulnérabilité, qui se définit par la prédisposition à subir des dommages. Elle découle de l’importance et de la nature des éléments exposés à l’inondation ainsi que du degré d’exposition de ces derniers. Une matrice d’évaluation du risque d’inondation est utilisée à ce stade. Vient ensuite l’élaboration d’actions visant à réduire la probabilité d’inondation et/ou la vulnérabilité du milieu exposé.

Déterminer les actions

CARTES DES ZONES INONDABLES : Le conseil de la CMM a adopté un règlement de contrôle intérimaire (RCI) modifié lors de son assemblée du 18 juin, afin d’intégrer près de 200 nouvelles cartes de zones inondables réalisées durant la dernière année et qui complètent la cartographie des cours d’eau de l’archipel du Grand Montréal.

STATIONS LIMNIMÉTRIQUES : Au total, ce sont 29 stations de mesure qui recueilleront les données des niveaux d’eau un peu partout sur le territoire métropolitain et permettront de surveiller le comportement des principaux cours d’eau et de connaître, par l’entremise d’un site Web, les prévisions pour 3 jours.

Conjuguées aux données désormais incluses sur les nouvelles cartes des zones inondables, les informations ainsi recueillies contribueront notamment à déployer des mesures préventives adaptées en période de crue, à mieux cibler les interventions des équipes de sécurité publique et à optimiser la gestion des ouvrages de protection temporaires (sacs de sable, muret de sécurité, digue temporaire, etc.). Priorisation des actions via une analyse de risques. Une fois les risques mieux compris en lien avec les inondations sur le territoire de la CMM, il sera plus facile d’indentifier les actions permettant d’être plus résilients face aux inondations. La CMM retient l’importance d’offrir une réponse complète et intégrée aux innondations : miser sur plusieurs outils afin de s’assurer d’un aménagement durable des secteurs concernés où les vulnérabilités seront minimisées et où les transformations du territoire permettront d’accroître la résilience face aux inondations tout en contribuant à l’attractivité des municipalités riveraines.
Voici des exemples d’intervention visant à réduire la probabilité d’inondation et/ou la vulnérabilité du milieu exposé:

  • Digue et clapet
  • Bassin de rétention
  • Système de pompage
  • Régularisation
  • Autres mesures anthropiques

Voici des exemples d’intervention visant à réduire l’ampleur de conséquences:

  • Rehaussement des maisons
  • Aménagement résilient
  • Renaturalisation
  • Immunisation

Mise en œuvre

La CMM a développé une méthodologie intégrant l’expertise et les outils de la géomatique. Grâce à celle-ci, il est possible de produire une cartographie détaillée illustrant les limites des territoires à risque pour les débits normés par la Politique de protection des rives, du littoral et des plaines inondables (PPRLPI) ainsi que pour les plus hautes eaux connues, en effectuant les traitements géomatiques de comparaison du modèle de terrain directement avec le réseau de maillage de la modélisation hydraulique 2D. Cette méthodologie permet d’obtenir une projection plus précise des niveaux d’eau en rive pour un débit donné et d’illustrer la sévérité potentielle de l’événement par un dégradé de couleurs représentant la hauteur de submersion. Cette façon de procéder est une première en Amérique du Nord.

La modélisation hydrologique et hydraulique des cours d’eau de l’archipel est réalisée afin de mieux caractériser l’aléa inondation. De plus, 29 stations de collecte de données sur les niveaux d »eau permettront de surveiller les cours d’eau. La combinaison des modèles et des mesures permettra de faire des prévisions des niveaux d’eau sur 3 jours. Ces données seront partagées sur un site web afin de mieux informer les décisions quant aux mesures préventives et aux interventions de sécurité publique.

Les inondations constituent l’un des volets du Plan Archipel de la Communauté métropolitaine de Montréal. Ce vaste plan, qui vise à unir les enjeux liés à l’eau sur le territoire de la CMM, comprend deux objectifs :

  1. Faire de l’archipel un milieu attrayant, en déployant les projets de la Trame verte et bleue et en s’assurant de l’amélioration de la qualité de l’eau.
  2. Renforcer la résilience du Grand Montréal en assurant une meilleure prise en charge des risques d’inondation et en déployant des actions favorisant la renaturalisation, la requalification ou l’aménagement résilient du territoire.

Résultats et suivi des progrès

Une cartographie du risque d’inondation et la prévisions des niveaux d’eau sur un horizon de 3 jours. Un programme d’accompagnement des municipalités, des citoyens (sensibilisation) et des spécialistes. Élaboration de mesures d’aménagement et d’urbanisme pour favoriser la résilience en zone inondable. Le soutient des projets de renaturalisation et de reboisement. Proposer une meilleure adaptation aux changements climqtiques via des actions permettant d’assurer une réponse plus efficace dans le cas d’un éventuel déversement majeur et soutenir l’approvisionnement d’une eau de qualité. La Communauté assure le suivi de la mise en oeuvre du Plan Archipel à l’aide du tableau joint au plan d’action. Ce dernier présente la synthèse des principaux éléments du plan d’action et les indicateurs de suivi retenus. Il est à noter que plusieurs actions ont comme finalité la mise en place de programmes qui appuieront diverses actions réalisées par des partenaires. Dans ces cas, les programmes développés seront eux-mêmes dotés d’une démarche de suivi et d’indicateurs permettant de suivre l’évolution des phénomènes auxquels ils sont associés.

PROJET-PILOTE DANS LA MRC DE DEUX-MONTAGNES: Avant d’adopter l’approche par le risque sur l’ensemble de son territoire, la CMM réalisera un projet pilote dans la MRC de Deux-Montagnes, où les inondations y sont fréquentes. On y trouve notamment les villes de Saint-Marthe-sur-le-Lac, Deux-Montagnes et Pointe-Calumet. La CMM y réalisera la caractérisation du risque à partir de méthodologies éprouvées et développées en France par le Cerema. Plusieurs éléments seront mesurés sur le territoire de la MRC pour y établir le risque : récurrence, sévérité, présence de vents, voies de pénétration de l’eau, mesures de protection, localisation des bâtiments et infrastructures, valeurs foncières, etc. Une fois le projet-pilote complété, la CMM caractérisera le risque pour l’ensemble de son territoire, ce qui aidera grandement les décideurs et experts en sécurité civile à mieux gérer les inondations et leurs impacts.

Prochain(e) étape(s)

Le Bureau de projet de gestion des risques d’inondation (BPGRI) de la CMM a un mandat qui compte deux volets. Le premier volet, qui sera terminé à la fin de 2020, vise à :

  • réaliser une cartographie des plaines inondables (complétée en juin 2020, sauf pour la rivière Richelieu)
  • proposer un règlement basé sur le risque
  • proposer une nouvelle règlementation québécoise, en collaboration avec le gouvernement du Québec
  • installer 29 stations de mesure du niveau d’eau en temps réel
  • bâtir un site Web de suivi et de prévision des crues
  • réaliser des projets-pilotes de caractérisation du risque dans les municipalités vulnérables aux inondations

Le 2e volet du mandat, attendu pour la fin 2023, consistera notamment à caractériser le risque pour l’ensemble du territoire.

Le BPGRI vise donc à mettre en place un cocktail de mesures afin de mieux gérer les risques d’inondations dans le Grand Montréal. Les objectifs sont de :

  • garantir la sécurité des personnes
  • minimiser les dommages sur le cadre bâti
  • minimiser les pertes matérielles
  • diminuer la vulnérabilité des éléments exposés aux inondations
  • éviter d’ajouter de nouveaux éléments vulnérables en zone inondable

Ressources