Règlement sur les incendies de forêt pour réglementer la construction de nouvelles maisons et l’aménagement paysager de la collectivité

La Ville de Nelson, en Colombie-Britannique, ayant reconnu que les incendies de forêt représentaient une menace sérieuse pour le bien-être de ses citoyens, a entrepris de nombreuses mesures pour renforcer la résilience, probablement de manière plus notable une exigence légale selon laquelle les nouvelles maisons construites près du milieu périurbain doivent être construites avec des matériaux résistants au feu. Nelson se trouve sur les rives du bras occidental du lac Kootenay, et elle est entourée de forêts sur trois côtés, ce qui fait que les incendies en milieu périurbain sont une menace constante. Le premier plan de protection contre les incendies de Nelson a été rédigé en 2009, puis a été peaufiné en 2016; la version la plus récente de ce plan a introduit plusieurs recommandations afin de renforcer la résilience aux incendies. L’une de ces mesures a consisté à recommander un règlement stipulant que toute nouvelle construction de maison doit utiliser des matériaux résistants au feu, pour la construction de maisons situées à une certaine distance de la lisière de la forêt. Les autres exigences comprennent l’interdiction de planter de nouveaux conifères à moins de 1,5 mètre d’une structure pour chaque propriété de la ville. Cette exigence s’applique à l’ensemble de la ville, car la plus grande menace d’un incendie de forêt est les braises chaudes qui peuvent être transportées par le vent et tomber n’importe où dans la ville. Le service d’incendie mène de vastes campagnes d’éducation et de sensibilisation du public à l’aide du programme Intelli-feu, afin d’informer les résidents de l’importance de procéder plus rapidement à leur aménagement paysager, afin de réduire la présence de combustibles susceptibles de transmettre le feu à une propriété. Même si les modifications de règlements peuvent parfois être contestées par les citoyens qui s’opposent à une réglementation plus stricte, les rapports de la Ville indiquent que ces changements ont été bien accueillis par la population, avec peu de réactions négatives.

Comprendre et évaluer les impacts

La Ville de Nelson compte environ 10 000 habitants, et elle se trouve dans l’intérieur méridional de la Colombie-Britannique, dans la chaîne Selkirk. Située en milieu périurbain, la ville a tendance à connaître des étés chauds et secs et elle se trouve dans une région qui connaît régulièrement des incendies de forêt. Lorsqu’on lui a demandé ce qui avait poussé la municipalité à prendre des mesures pour réduire le risque d’incendie dans la région, Len MacCharles, chef des pompiers de Nelson, a répondu que tant l’administration locale que les résidents de Nelson étaient conscients du risque d’incendie auquel leur collectivité était confrontée depuis un certain temps. « Ces dernières années, la province de la Colombie-Britannique a fait un réel pas en avant, en soutenant les municipalités dans leurs efforts pour élaborer des stratégies de réduction des risques d’incendie de forêt », a déclaré le chef MacCharles. Avec le soutien de la province, Nelson a entrepris l’élaboration de son premier plan communautaire de protection contre les incendies de forêt en 2009, puis à nouveau en 2016, afin de mieux comprendre les divers facteurs de risque et les principales vulnérabilités. Le plan de 2016 a permis à la Ville de définir un certain nombre de priorités et d’élaborer des plans d’action, notamment en collaborant étroitement avec le District régional de Central Kootenay et British Columbia Parks. En plus des campagnes de sensibilisation et d’éducation de la population, les autorités locales peuvent jouer un rôle important et assurer le leadership dans la réduction des risques d’incendie de forêt pour les collectivités au moyen de règlements. En effet, plusieurs municipalités s’appuient sur des outils, tels que des permis d’aménagement et des règlements municipaux, pour contrôler les nouveaux aménagements en milieu périurbain. Plusieurs administrations locales dans tout le Canada incluent maintenant des exigences particulières pour accéder à des permis d’aménagement, qui peuvent inclure des recommandations Intelli-feu liées aux matériaux de construction résistants au feu et au type d’aménagement paysager autorisé autour de la propriété. Ce type de réglementation locale peut être utilisé pour combiner la gestion du zonage, l’aménagement des sites et des variantes mineures en un seul processus.

Déterminer les actions

Le plan de 2016 a désigné un certain nombre de choses sur lesquelles la collectivité pouvait agir. L’une des nombreuses initiatives issues du plan communautaire de protection contre les incendies de forêt a été la nécessité de mettre à jour les règlements municipaux qui régissent l’aménagement en milieu périurbain. La Ville a également reconnu que les conifères situés à proximité des habitations présentaient un risque énorme en cas de pluie de braises, et c’est pourquoi elle a choisi de réglementer l’aménagement paysager à la grandeur de la ville. Le règlement, axé sur les nouveaux bâtiments et structures situés en milieu périurbain, impose l’utilisation de caractéristiques de construction, de matériaux de construction et de pratiques d’aménagement paysager précis, afin de réduire la probabilité d’inflammation à partir d’un feu de forêt. Comme il est indiqué dans le Guide du propriétaire Intelli-feu, le règlement établi par Nelson exige l’absence de matériaux combustibles à moins de 1,5 mètre des nouvelles habitations, la réduction des matériaux combustibles à une distance de 10 à 30 mètres, avec des arbres espacés d’au moins 3 mètres, et des exigences précises pour la réduction des matériaux combustibles à une distance de 30 à 100 mètres de chaque nouvelle habitation. En ce qui concerne les matériaux de construction, la Ville impose l’utilisation de toits résistants au feu, ainsi que des soffites parsemés de petits trous et des matériaux précis pour le bardage, tels que de la maçonnerie, du stuc, des panneaux en ciment fibreux ou de la tôle préfinie. La Ville a également étendu ses exigences aux fenêtres, cheminées et terrasses, en faveur de matériaux connus, pour offrir une plus grande protection contre les incendies de forêt. Bien que les zones les plus vulnérables de la ville de Nelson se trouvent en milieu périurbain, il est devenu évident pour les responsables de la lutte contre les incendies et les urbanistes de Nelson que toutes les zones de la ville risquaient de subir des pertes dues aux incendies. Étant donné que la plupart des incendies de forêt se propagent par des braises portées par le vent, il est possible que le feu atteigne toutes les zones de la collectivité. Il a donc été déterminé que les exigences relatives à l’aménagement paysager seraient mises en œuvre dans toute la ville afin de réduire le risque que des végétaux facilement combustibles, tels que des conifères, qui pourraient s’enflammer à partir d’une braise chaude, soient plantés juste à côté de structures, ce qui aurait pour effet de faire passer le feu des aménagements paysagers aux bâtiments.

Mise en œuvre

L’application de la partie du règlement sur l’aménagement paysager autour des propriétés existantes peut parfois être difficile, mais le service d’incendie de Nelson a élaboré plusieurs stratégies pour sensibiliser les résidents de la ville à ce règlement. Ainsi, les responsables de la lutte contre les incendies ont communiqué avec des pépiniéristes et des détaillants qui vendent des arbres aux propriétaires dans toute la ville et leur ont demandé de distribuer à leurs clients des fiches d’informations sur le règlement et des instructions sur les emplacements de plantation appropriés pour l’article acheté. En outre, le service d’incendie de Nelson continue à promouvoir l’éducation autour des stratégies Intelli-feu, qui peuvent être facilement mises en place autour des maisons, pour renforcer la résilience au feu dans la ville. Le règlement sur l’aménagement mentionné ci‑dessus ne représente qu’un élément de la stratégie globale mise en place pour réduire le risque d’incendie de forêt à Nelson. Le service d’incendie de la Ville a également participé à des événements communautaires afin d’informer les résidents des risques d’incendie de forêt et il continue d’établir des partenariats avec des spécialistes en incendies de forêt, des propriétaires voisins, le District régional et B.C. Parks, afin d’élaborer d’autres stratégies et possibilités d’atténuation des risques. Lorsqu’on lui a demandé quels conseils il donnerait à d’autres collectivités désireuses d’adapter leurs règlements sur l’aménagement pour réduire les risques d’incendie de forêt, le chef MacCharles a mentionné que ce qui a fait de cette initiative un important pas en avant à Nelson, c’est la solide collaboration établie entre les services d’incendie et d’urbanisme. « Le fait d’avoir des voies de communication ouvertes entre nos deux services et de prendre le temps de nous renseigner sur les bonnes pratiques, avec le soutien de spécialistes en incendies de forêt, nous a permis d’élaborer un règlement important pour notre collectivité », a déclaré le chef MacCharles. Au-delà de la solide collaboration qui s’est instaurée entre les deux services municipaux, les contributions financières offertes par le gouvernement provincial pour soutenir les initiatives de réduction des risques d’incendie de forêt ont fait une grande différence pour la collectivité.

Résultats et suivi des progrès

La collaboration entre les services d’incendie et d’urbanisme de Nelson a conduit à l’élaboration et à la mise en place d’un règlement qui a le potentiel de réduire le risque d’incendies de forêt pour les nouvelles propriétés dans les années à venir. Depuis l’adoption du règlement pour les nouvelles constructions, six nouvelles maisons ont été approuvées selon les nouvelles exigences en matière de construction et d’aménagement paysager. Selon Natalie Andrijancic, urbaniste principale à la Ville de Nelson, le nouveau processus d’approbation s’est déroulé sans problème jusqu’à présent, sans que les propriétaires et les professionnels du bâtiment n’aient exprimé de préoccupations majeures.

Prochaines étapes

La province de la Colombie-Britannique s’éloigne du plan communautaire de protection contre les incendies de forêt et met en œuvre le plan communautaire de résilience aux incendies de forêt comme moyen d’améliorer la détermination des mesures précises qui peuvent être prises par une collectivité pour réduire le risque d’incendie de forêt et devenir plus résiliente. Ainsi, les services d’incendie et de sauvetage de Nelson vont entreprendre l’élaboration d’un nouveau plan communautaire de protection contre les incendies de forêt au cours des deux prochaines années.

Ressources

Lien vers l’étude de cas complète (en anglais seulement)