Protéger les collectivités contre la chaleur extrême en leur fournissant différentes options de rafraîchissement

Après avoir réalisé une étude sur la façon dont la chaleur extrême affecte les personnes vulnérables, la Ville de Sherbrooke, au Québec, a lancé un ambitieux Plan particulier d’intervention — Chaleur extrême, pour aider à protéger ses citoyens. Le document aborde spécifiquement les répercussions ressenties lorsque la chaleur reste supérieure à 31 °C le jour et 18 °C la nuit pendant une période de plus de deux jours. Le plan d’intervention était solide et multiforme, prenant en compte la cartographie des vulnérabilités, les opérations des bâtiments, les centres de rafraîchissement, le transport des personnes vulnérables, et plus encore. Le plan a été mis en œuvre pendant la canicule de 2010, et des ressources ont été mobilisées conformément au plan pour ouvrir des centres de rafraîchissement, prolonger les heures d’ouverture des infrastructures de rafraîchissement existantes et fournir un transport aux personnes ayant des problèmes de mobilité.

Comprendre et évaluer les impacts

Le plan d’intervention en cas de chaleur extrême existe à Sherbrooke depuis au moins 1998, et il a fait l’objet de plusieurs révisions. La révision la plus récente et la plus complète a été achevée en 2012, à la suite d’une canicule à l’été 2010, qui est la cause probable de nombreux décès dans la province de Québec (voir la rubrique « ressources » pour en savoir plus).  L’été 2010 a été, à l’époque, le plus chaud jamais enregistré en 63 ans d’observations météorologiques. La canicule de 2010 a atteint son apogée au début du mois de juillet, avec des températures maximales atteignant 30 °C ou plus, des températures minimales supérieures à 20 °C et une forte humidité. L’un des éléments essentiels des nouvelles itérations du plan était d’obtenir une compréhension plus précise des différentes amplitudes de l’incidence de la chaleur extrême sur les différents quartiers de la ville; cela a été réalisé en créant une carte thermique et a permis une compréhension plus précise des moyens les plus efficaces de distribuer les ressources.  

Déterminer les actions

Ayant été créée à la suite d’un événement thermique majeur, la Ville avait une idée plus claire des dangers, des méthodes à utiliser pour les combattre et des moyens d’améliorer le système de réponse existant. L’un des facteurs clés de la réussite a été la volonté de la Ville d’acquérir une connaissance très précise de l’efficacité de ses parcs et espaces verts en tant que sites de rafraîchissement. Des employés de la Ville ont été envoyés dans tous ces lieux et ont dressé un inventaire détaillé des fontaines, des toilettes, des douches, des bancs, des tables, des zones couvertes ou ombragées, des aires de jeux d’eau, des piscines, des plages et des espaces climatisés. Cette attention portée à la qualité de l’aide apportée par les espaces de rafraîchissement se retrouve dans le reste du plan d’intervention en cas de chaleur extrême, une attention particulière étant accordée aux bâtiments capables de servir de centres de rafraîchissement en cas d’urgence et à la garantie qu’ils sont capables de le faire pendant des périodes prolongées en allouant des ressources à l’entretien et à la réparation des systèmes de climatisation. La nécessité reconnue d’une continuité opérationnelle a inspiré une grande partie du processus de planification et des interventions ultérieures, garantissant que les services conçus pour garder les gens au frais fonctionnent toujours lorsque le besoin s’en fait sentir. 

Mise en œuvre

Le plan d’intervention en cas de chaleur extrême de la Ville de Sherbrooke comporte un certain nombre d’interventions différentes conçues pour aider à protéger les citoyens contre la chaleur extrême. Sur le plan opérationnel, la Ville a étudié les charges d’électricité nécessaires pour maintenir une utilisation continue de la climatisation dans tous les bâtiments publics, à la fois pour assurer la continuité opérationnelle des services administratifs et pour permettre à ces bâtiments de fonctionner comme centres de rafraîchissement d’urgence en cas de besoin. Une partie de ce plan exige également que les bâtiments dangereusement chauds soient fermés à l’utilisation pendant les périodes de chaleur extrême. La Ville travaille également avec les services d’urgence pour évaluer la nature des appels qu’ils reçoivent et avec le service des parcs pour s’assurer qu’ils sont bien équipés pour intervenir s’ils rencontrent une personne souffrant de stress thermique. En outre, la Ville reconnaît les services de rafraîchissement vitaux fournis par les piscines, les aires de jeux d’eau, les plages et autres éléments aquatiques, et elle s’efforce de faire en sorte qu’ils soient ouverts plus longtemps et restent sûrs et bien éclairés plus tard en soirée. Ces mesures sont complétées par une stratégie de communication renforcée qui fonctionne sur les plateformes de médias traditionnels et sociaux, et la Ville dispose également d’un réseau de communication spécialisé ciblant particulièrement les personnes âgées qui n’auraient pas accès à des bâtiments climatisés. 

Résultats et suivi des progrès

Le plan, dans sa précédente itération, a été mis en œuvre pendant la canicule de l’été 2010. Cet événement a connu des températures maximales atteignant 30 °C ou plus, des températures minimales supérieures à 20 °C, et une forte humidité. Au cours de l’événement, une bibliothèque locale a été transformée en refuge de rafraîchissement d’urgence et les heures d’utilisation de nombreuses piscines, plages et aires de jeux d’eau ont été prolongées pendant trois jours. En outre, les personnes vulnérables ont été transportées vers les centres de rafraîchissement par les autorités locales de transport en commun.  

Ressources

Lien vers l’étude de cas complète

Ressources supplémentaires :

  • Bustinza, R., Lebel, G., Gosselin, P. et al. Health impacts of the July 2010 heat wave in Québec, Canada. BMC Public Health 13, 56 (2013). https://doi.org/10.1186/1471-2458-13-56
  • Comprenez davantage comment les informations climatiques peuvent être appliquées dans la prise de décision en explorant le module Santé sur DonnéesClimatiques.ca