Mine Faro

Depuis 2007, des projections de changements climatiques ont été intégrées dans l’assainissement de la mine Faro en réponse aux menaces d’inondation, de dégel du pergélisol et d’érosion. La mine abandonnée de Faro, située à quelque 200 km au nord-est de Whitehorse, était l’une des plus grandes mines de zinc du monde. Elle a été exploitée de 1970 à 1997 et, en 1998, son propriétaire, Curragh Resources, a déclaré faillite. Les gouvernements fédéral et territorial ont été obligés d’assumer la responsabilité de la mine, qui peut être décrite comme un gâchis environnemental avec sa grande quantité de déchets, comprenant de la roche concassée/du minerai, et des résidus composés de plomb, de zinc, de cuivre sous diverses formes et d’autres minéraux tels que des sulfures métalliques, qui sont potentiellement dangereux pour l’environnement. En fin de compte, l’eau du site devra être traitée pour en éliminer les toxines et les métaux avant d’être rejetée dans l’environnement au sens large. Le nettoyage des détritus à Faro, tâche immense dans un environnement stable, est particulièrement difficile, car l’assainissement se fera dans le contexte des changements climatiques actuels et à long terme. Au cours de l’été 2008, la région a connu des précipitations intenses qui ont provoqué une érosion au site minier. En 2012, les eaux de fonte printanière ont menacé de submerger le site et, compte tenu des prévisions d’augmentation des précipitations et d’accélération du ruissellement printanier dans le centre du Yukon, ce problème pourrait s’aggraver. La gestion de l’hydrologie du site et la garantie que l’eau du site minier ne contamine pas le bassin versant du contexte plus large sont des préoccupations majeures. En outre, la fonte accélérée du pergélisol pourrait accroître l’instabilité des pentes et augmenter le potentiel de lessivage. Les bactéries qui contribuent à la production de drainage rocheux acide (DRA) sont actives sur le site minier, et on s’attend à ce que les métaux rejetés dans le DRA continuent d’augmenter pendant des centaines d’années. On prévoit que le nettoyage du site minier de Faro pourrait prendre bien plus d’un siècle, et les inconnues climatiques sur cette période sont considérables. Les prévisions climatiques et l’évaluation des conditions du terrain sont depuis longtemps des éléments importants de la planification de l’assainissement du site minier, mais il est désormais reconnu qu’une approche plus dynamique est nécessaire. Au lieu d’examiner les tendances climatiques du passé récent, on utilise désormais des modèles et des projections intégrant des scénarios de changements climatiques pour anticiper les tendances climatiques et météorologiques futures après la fermeture.

Comprendre et évaluer les impacts

Historiquement, les problèmes liés à la fermeture des mines au Yukon étaient dus au sous-financement de l’assainissement, à l’abandon des mines et à l’incidence des mines « orphelines ». Cependant, ces dernières années, les éléments probants s’accumulent selon lesquels les changements climatiques, qui se manifestent par la dégradation du pergélisol et les changements dans les régimes de précipitations, ont eu un impact négatif sur les sites miniers abandonnés. À Faro, l’augmentation des précipitations estivales et du ruissellement printanier a entraîné une augmentation du ruissellement, créant des problèmes pour la gestion du drainage. Ces expériences, combinées à celles d’autres régions du Yukon, notamment les changements de précipitations et la dégradation présumée du pergélisol à Minto, ainsi que l’examen après fermeture de la mine de Brewery Creek, ont servi à éclairer les preneurs de décisions. Le nettoyage des détritus à Faro, tâche immense dans un environnement stable, est particulièrement difficile, car l’assainissement se fera dans le contexte des changements climatiques actuels et à long terme. Il a fallu un certain temps pour que l’on reconnaisse que les changements climatiques seraient un problème touchant le site. Ils n’ont pas été clairement et ouvertement déterminés comme un problème jusqu’en 2007, lorsqu’une évaluation des mesures correctives faite par des pairs indépendants a donné un aperçu des progrès réalisés à ce jour et des pronostics pour l’avenir. La référence aux changements climatiques est apparue 23 fois dans le document de synthèse, et il a été conclu qu’une attention insuffisante avait été accordée à cette question dans le processus d’assainissement et qu’il fallait en savoir plus à ce sujet. La nature à long terme et incertaine des changements climatiques a été reconnue et le groupe a préconisé une gestion adaptative, mais a fourni peu de détails substantiels sur les réponses possibles. Au cours de l’été 2008, la région a connu des précipitations intenses qui ont provoqué une érosion au site minier. En 2012, les eaux de fonte printanière ont menacé de submerger le site et, compte tenu des prévisions d’augmentation des précipitations et d’accélération du ruissellement printanier dans le centre du Yukon, ce problème pourrait s’aggraver. La gestion de l’hydrologie du site et la garantie que l’eau du site minier ne contamine pas le bassin versant du contexte plus large sont des préoccupations majeures. En outre, la fonte accélérée du pergélisol pourrait accroître l’instabilité des pentes et augmenter le potentiel de lessivage. Les bactéries qui contribuent à la production du drainage rocheux acide (DRA) sont actives sur le site de la mine, et l’on s’attend à ce que les métaux rejetés dans le DRA continuent d’augmenter pendant des centaines d’années.

Déterminer les actions

La culture de l’intégration des pronostics de changements climatiques dans la planification de l’assainissement des sites miniers est en pleine évolution, où l’Office d’évaluation environnementale et socioéconomique du Yukon (OEESY) et l’Office des eaux s’attaquent à la question en exigeant de plus en plus des évaluations des changements climatiques dans les soumissions de propositions. Cependant, s’il est reconnu que l’environnement naturel est en train de changer, il est problématique de traiter les conséquences possibles de ces changements. Par exemple, il est prévu que le nettoyage du site minier de Faro pourrait prendre bien plus d’un siècle, et les inconnues climatiques sur cette période sont considérables. Les prévisions climatiques et l’évaluation des conditions du terrain sont depuis longtemps des éléments importants de la planification de l’assainissement du site minier, mais il est désormais reconnu qu’une approche plus dynamique est nécessaire. Au lieu d’examiner les tendances climatiques du passé récent, on utilise désormais des modèles et des projections intégrant des scénarios de changements climatiques pour anticiper les tendances climatiques et météorologiques futures après la fermeture. L’idéal serait de s’appuyer sur les attentes concernant le comportement du pergélisol et des eaux souterraines. Les données météorologiques historiques à long terme à l’échelle locale sont essentielles à la fois pour les projections climatiques conventionnelles et pour le réajustement de la modélisation climatique à une échelle réduite; cependant, un examen des données pour le Yukon révèle que ces données sont incohérentes et « ponctuelles » dans l’espace et dans le temps. L’assainissement du site sera un processus long de plusieurs siècles et, bien que la mine ait cessé d’être exploitée il y a seize ans, aucun plan d’assainissement détaillé n’a encore été mis en place. L’activité sur le site est décrite au mieux comme un « entretien et une maintenance », l’objectif étant de neutraliser le site pour s’assurer que les détritus et la contamination éventuelle sont contenus pendant l’élaboration d’un plan d’assainissement complet. Les principaux éléments de ce plan sont un système d’interception des eaux souterraines, une surveillance pour anticiper l’acidification en contrôlant les teneurs de sulfates dans l’eau, et la gestion de l’interaction entre la situation climatique et le paysage de la mine afin que les conditions du site ne se détériorent pas.

Mise en œuvre

Les principaux éléments du plan de fermeture et d’assainissement à long terme de Faro consistent à stabiliser le site en modernisant les digues contenant les résidus, afin qu’elles puissent résister à des phénomènes naturels tels que des tremblements de terre et des inondations. Tous les stériles seront remis en pente pour améliorer la stabilité à long terme et recouverts de terre, et une usine de traitement d’eau « ultramoderne » sera installée pour nettoyer l’eau du site. Tous ces éléments nécessitent une évaluation des événements climatiques futurs ou de leur impact, y compris des prévisions de précipitations et de ruissellement et une évaluation du pergélisol. Les projections de changements climatiques jouent un rôle important dans ces évaluations.

Résultats et suivi des progrès

Bien que l’assainissement des mines abandonnées avant que les changements climatiques ne soient reconnus comme un problème et qu’ils n’aient donc pas été pris en compte dans la planification à long terme, l’expérience de ces dernières années a permis de définir de nouvelles approches en matière d’assainissement. Pour les mines en développement, comme Victoria Gold, les attentes en matière de changements climatiques peuvent être intégrées dans la planification du cycle de vie complet, y compris la fermeture. Les plans d’assainissement sont affichés à la mise en place d’une mine, et modifiés tout au long de sa durée de vie, à mesure que les opérations changent ou que de nouveaux renseignements deviennent disponibles. L’assainissement de Faro aurait été coûteux pour les gouvernements même si les changements climatiques n’avaient pas été pris en compte, car les dispositions financières prises par les propriétaires de la mine pour le nettoyage après exploitation étaient nettement insuffisantes. Bien que la mine de Faro ait été développée et abandonnée avant que les changements climatiques ne deviennent une question importante, cela démontre la capacité des événements climatiques imprévus à exacerber les coûts. Les leçons qui ont été tirées de l’expérience de Faro sont la nécessité d’une planification minière rigoureuse « du berceau à la tombe » qui intègre les considérations relatives aux changements climatiques, et la garantie que les entreprises tiennent compte de manière réaliste des coûts d’assainissement dans leurs opérations.

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