Évaluation des vulnérabilités de la communauté de Fort St. John

En 2018, la Ville de Fort St. John, en Colombie-Britannique, en collaboration avec le Northeast Climate Risk Network (NERCN), a entrepris une évaluation des vulnérabilités de la communauté. Cette évaluation a permis de cerner les impacts liés à la température, à la chaleur et aux précipitations, avant d’établir un certain nombre de mesures pour aborder les risques plus élevés, notamment grâce à un programme de conservation de l’eau, la remise de trousses d’évacuation d’urgence en cas d’incendie ainsi que la formation et la fourniture d’équipement pour faire face aux inondations locales. Cette évaluation fait partie d’un plus vaste projet mené par le Northeast Climate Risk Network (NECRN). Le NECRN travaille en partenariat avec la Ville de Fort St. John et cinq autres communautés, dont la Ville de Dawson Creek, le district de Tumbler Ridge, le district de Cetwynd, la municipalité régionale de Northern Rockies et le village de Pouce Coupe, qui se sont rassemblés afin de mieux comprendre les enjeux et de renforcer leur capacité à aborder les impacts des changements climatiques. Le NECRN est un réseau de mentorat par les pairs sur l’adaptation aux changements climatiques, qui agit également à titre d’organisme-conseil pour l’ensemble du projet de Northeast Climate Risk. Ce projet, entrepris en 2018 par le Fraser Basin Council, vise trois objectifs. D’abord, appuyer les partenaires du gouvernement local du nord-est en C.-B. à se préparer aux changements climatiques et à comprendre les risques et vulnérabilités connexes. Ensuite, aborder de manière collaborative les risques climatiques à l’échelle régionale et communautaire grâce à un réseau de pairs. Enfin, sensibiliser davantage le personnel et les parties prenantes aux impacts des changements climatiques au moyen d’un processus de planification, ce qui constitue une première étape pour sensibiliser ensuite la communauté, le secteur public et le secteur privé à ces changements.

Comprendre et évaluer les impacts

L’information provenant de Ressources naturelles Canada indique que le pays se réchauffe deux fois plus rapidement que la moyenne mondiale, tandis que le Pacific Climate Impacts Consortium (PCIC) souligne que le nord-est de la C.-B. se réchauffe encore plus rapidement. Le document utilise des données du rapport de 2019 du PCIC, Projections climatiques pour la région du nord-est de la C.-B. (en anglais seulement), afin de comprendre en profondeur les changements prévus dans le nord-est de la C.-B. associés à la température, aux précipitations, au réchauffement et au refroidissement, et aux saisons des cultures. Les auteurs mettent en lumière sept changements d’une grande importance pour le futur : des précipitations accrues durant toutes les saisons; des étés considérablement plus chauds; l’été sera de peu la saison la plus pluvieuse; les températures entraîneront des difficultés en ce qui concerne l’approvisionnement en eau; les températures hivernales se réchaufferont; les tempêtes extrêmes deviendront plus courantes; le débit des cours d’eau diminuera l’été dans tous les bassins. Les étapes préliminaires pour comprendre les impacts incluaient une analyse des écarts, comprenant une combinaison d’examens de documents et d’entrevues. Cette analyse a été suivie d’un processus d’évaluation qualitative des vulnérabilités et des risques avec les parties prenantes par l’entremise d’un atelier qui s’est déroulé le 7 mars 2019. Les impacts climatiques qui constituent les risques les plus élevés comprennent les éléments suivants :

  • Dommages potentiels aux infrastructures essentielles à cause des fortes pluies.
  • Intensité accrue des pluies qui augmente la fréquence des inondations localisées et une surcharge des systèmes d’égout, endommageant les bâtiments et entraînant des effets sur la santé.
  • Feux de forêt et glissements de terrain plus courants, ce qui a des répercussions sur les voies d’évacuation et le transport dans la communauté.
  • Fréquence et intensité accrues d’événements extrêmes à l’échelle locale et (ou) régionale exerçant une pression sur les capacités physiques et émotionnelles du personnel et des bénévoles de la communauté, y compris les services de soutien en cas d’urgence et les services d’incendie.

Déterminer les actions

Une équipe d’adaptation au climat a été formée avec les participants de l’atelier sur l’évaluation des risques et des vulnérabilités pour participer à l’atelier de planification des mesures. La liste finale des impacts constituant des risques plus élevés a été utilisée comme base pour la planification des mesures. Cette planification a mis l’accent sur l’exploration des options et des prochaines étapes pour réduire ces principaux risques et améliorer la résilience à ces impacts climatiques. Les impacts constituant des risques plus faibles ont également été présentés aux équipes pour offrir l’occasion de cerner ceux qui pourraient facilement être abordés par des mesures « sans regret » nécessitant peu d’efforts. Le processus de planification des mesures a été présenté lors du deuxième atelier et a été complété par l’équipe d’adaptation au climat qui travaillait, avec le soutien de l’équipe du projet. Grâce à ce processus, l’équipe d’adaptation a établi des mesures spécifiques pour la communauté et pour l’ensemble de la région. Les mesures communautaires ont été organisées selon les risques climatiques, notamment :

  • Plan du centre des opérations d’urgence : préparation de la population dans le contexte des évacuations d’urgence en cas d’incendie, y compris des trousses d’évacuation, les voies d’évacuation, la réduction des risques, etc.
  • Création d’une carte de capacités pour les systèmes d’égouts pluvieux et sanitaires
  • Amélioration des options technologiques pour les nids-de-poule et autres réparations
  • Sensibilisation de la population et méthodes d’alerte pour atténuer les risques pour la santé (associés aux inondations et à la surcharge des systèmes d’égout)

Voici les mesures à l’échelle de la région :

  • Les responsables de la région doivent travailler ensemble et en collaboration avec la province afin de comprendre la résilience en matière de gestion forestière des insectes nuisibles (et des feux de forêt).
  • Il existe plusieurs études sur les systèmes d’égout et de drainage en cours dans la région. Les recommandations en découlant pourraient être communiquées au réseau au moyen d’un webinaire avec les consultants participants.

Mise en oeuvre

Le Northeast Climate Risk Network (NECRN) a intégré les considérations pour la mise en œuvre directement dans son cadre de travail de l’évaluation des vulnérabilités avec l’intention de renforcer les capacités de mise en œuvre parmi les municipalités participantes. Cela comprend des vidéoconférences individuelles et en groupe pour établir les mesures prioritaires à court terme et pour explorer les possibilités supplémentaires visant à renforcer les capacités collectives. En plus d’un examen approfondi des facteurs qui contribuent à la réussite de la mise en œuvre, le plan d’action détaillé de Fort St. John présente une multitude de mesures actuellement en cours et qui abordent directement les impacts qui constituent des risques élevés, notamment :

  • Créer une carte des capacités des systèmes d’égouts pluviaux et sanitaires
  • Actualiser le plan de gestion des actifs
  • Mener une étude de la stabilité des pentes

Le plan d’action détaillé définit les mesures en relation avec les impacts constituant des risques élevés cernés tout au long de l’évaluation des vulnérabilités. Le plan tient compte non seulement du statut d’une mesure donnée (en cours, mise en œuvre immédiatement, d’ici X années, surveillance, examen plus poussé), mais il indique également le principal service concerné, l’ampleur des efforts requis pour la mise en œuvre (financiers et ressources humaines), les prochaines étapes pour faire progresser la mesure ainsi que la manière dont la mesure proposée ou en cours aborde les impacts pertinents constituant des risques élevés. La plus grande partie des mesures mises en œuvre, qui nécessitent des efforts modérés ou élevés, ont été dirigées grâce à une prestation intégrée des services ou par les Travaux publics de la ville de Fort St. John. De nombreuses mesures planifiées seront dirigées par les services de protection de la ville.

Résultats et suivi des progrès

Outre les avantages escomptés, la mise en œuvre des mesures a aussi fourni à la Ville de Fort St. John de précieux renseignements pour permettre une mise en œuvre plus efficace à l’avenir. Par exemple, dans le but de tenter de renforcer le programme de conservation de l’eau grâce à l’ajout de programmes de sensibilisation connexes, la nécessité d’accroître le nombre d’heures de travail du personnel a rapidement été cernée comme étant un obstacle. Un autre exemple concerne la création d’une carte des capacités des systèmes d’égouts pluviaux et sanitaires qui a permis de comprendre qu’une carte améliorée des voies de débit des eaux pluviales contribuerait à son élaboration. D’autres mesures, comme une allocation budgétaire adéquate pour aborder l’assainissement et l’atténuation dans le contexte des inondations, ont mené à des mesures subséquentes réussies, notamment l’amélioration des infrastructures des eaux pluviales sur de multiples sites pendant la phase 1 du plan directeur municipal sur les eaux pluviales. Ces améliorations fonctionneront pour améliorer la résilience de la ville aux inondations. Même si le plan d’action détaillé n’offre pas d’information sur la manière de surveiller les mesures, bon nombre des mesures en cours ont été cernées comme nécessitant une surveillance.

Prochaine(s) étape(s)

Le document identifie l’équipe d’adaptation au climat – un sous-groupe de participants du premier atelier de Fort St. John sur l’évaluation des impacts climatiques et des vulnérabilités – comme étant la mieux placée pour réaliser les prochaines étapes de l’évaluation des vulnérabilités grâce à sa compréhension des projections climatiques, des impacts potentiels et des risques prioritaires. Il est nécessaire de continuer à travailler dans l’ensemble des secteurs de l’organisation et en collaboration avec les intervenants de la communauté pour atténuer les risques et renforcer la résilience aux changements touchant les conditions climatiques. Le document suggère une surveillance générale et un système d’examen pour assurer la réussite des efforts de mise en œuvre. Cela comprend la surveillance continue de ce qui suit :

  1. Projections climatiques – particulièrement des données régionales et locales.
  2. Impacts actuels et potentiels – par exemple, la qualité de l’air dans le contexte des feux de forêt ne constituait pas une préoccupation courante il y a quelques années. De nouveaux impacts se feront sentir et les impacts actuels évolueront.
  3. Occasions d’atténuer les risques et de renforcer la résilience – il faut toujours tenir compte des occasions pour tirer profit des sources de financement, des partenariats, de la sensibilisation, de la volonté politique, etc.

Les auteurs suggèrent de rendre officiel le processus de surveillance et d’examen grâce à une stratégie indiquant l’examen des points susmentionnés dans des délais allant de 1 à 5 ans. Finalement, il est noté que le NECRN continuera de soutenir les efforts de Fort St. John pour faire progresser les mesures établies dans son évaluation des vulnérabilités de la communauté.

Ressources

Lien vers l’étude de cas complète (en anglais seulement)

Ressources supplémentaires (en anglais seulement):